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Venezuela: Leopoldo Lopez, figure de l’opposition, reste en prison

13 août 2016, 07:59

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Venezuela: Leopoldo Lopez, figure de l’opposition, reste en prison

 

La justice vénézuélienne, accusée d’être aux ordres du pouvoir, a confirmé la condamnation à 14 ans de prison pour incitation à la violence de Leopoldo Lopez, figure de l’opposition, au risque d’accentuer les tensions dans ce pays en ébullition.

«Il ont confirmé la condamnation dans les mêmes termes», a déclaré vendredi à l’AFP son avocat Juan Carlos Gutiérrez à propos de l’appel du leader de l’aile radicale de l’opposition vénézuélienne au président Nicolas Maduro.

«Il s’agit assurément d’un procès politique. Malheureusement, l’intérêt du gouvernement prime sur le système de justice», a ajouté Me Gutiérrez, qui accuse la Justice d’être au service du gouvernement.

Dénonçant une décision «totalement injuste», l’avocat a indiqué dans un entretien à la chaîne de télévision locale Globovision qu’un pourvoi en cassation serait formé dans les 15 prochains jours et que l’affaire serait présentée devant les Nations unies.

Les anti-chavistes (du nom de l’ex-président Hugo Chavez, 1999-2013), réunis sous la coalition d’opposition MUD (centre-droit), majoritaire au Parlement, ont également rejeté cette décision.

«Nous rejetons la condamnation illégale et injuste de notre frère @leopoldolopez et nous répétons qu’il sera libéré par le vote du peuple», a écrit sur son compte Twitter Jesus Torrealba, porte-parole de la MUD.

L’opposition exige depuis des mois la tenue d’un référendum révocatoire contre l’impopulaire président Nicolas Maduro.

Grande marche nationale 
 

Mais les autorités électorales vénézuéliennes ont dévoilé mardi un calendrier qui rend quasiment impossible l’organisation cette année de ce référendum contre le président Maduro, évitant ainsi au parti socialiste au pouvoir d’éventuelles élections anticipées.

La dernière étape nécessaire avant d’organiser le référendum au Venezuela, c’est-à-dire la collecte de quatre millions de signatures en trois jours, n’aura lieu au mieux que fin octobre. La question du calendrier est cruciale pour l’opposition, majoritaire au Parlement: s’il est organisé avant le 10 janvier 2017 et couronné de succès, comme le prédisent les sondages, de nouvelles élections seront organisées.

Une grande marche nationale est convoquée le 1er septembre par les anti-chavistes pour intensifier la pression sur les autorités.

Agé de 45 ans, Leopoldo Lopez a été condamné en septembre 2015 à 14 ans de prison pour son rôle présumé dans les manifestations antigouvernementales entre février et mai 2014, qui avaient fait 43 morts, selon le bilan officiel.

 

Fin juillet, lors d’une audience en appel, il s’était déclaré «innocent».

«Je reconnais avoir appelé à cette manifestation pacifiste, conformément à ce qu’autorise la Constitution», avait affirmé au cours de son procès cet économiste formé à Harvard.

Les avocats de l’opposant politique ont souligné le fait que leur client a été condamné pour des motifs politiques et sur la base de preuves «manipulées».

«L’Organisation des Etats américains (OEA) est très attentive au procès en appel de Leopoldo Lopez. Nous souhaitons que les juges se montrent impartiaux et appliquent le droit», avait écrit en juillet sur son compte Twitter Luis Almagro, le secrétaire général de l’OEA.

En face, le numéro deux du régime chaviste Diosdado Cabello avait assuré que le leader de l’opposition resterait incarcéré estimant qu’il devait «payer» pour ses «crimes».

Leopoldo Lopez avait pris la tête d’un mouvement surnommé «La Salida», prônant le recours à la rue pour faire tomber le président Maduro.

Depuis, Leopoldo Lopez, qui a observé en 2015 une grève de la faim de plusieurs semaines, fait figure de symbole de la répression menée par le gouvernement.

Le Venezuela traverse une grave crise économique depuis la chute des cours du pétrole, dont il tire l’essentiel de ses revenus. La pénurie d’aliments et de médicaments affecte 80% des produits dans le pays.

Elle est doublée d’une crise politique depuis la victoire, fin 2015, des anti-chavistes aux législatives.