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Sécurité Routière : Plus de discipline pour les piétons

9 août 2016, 13:59

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Sécurité Routière : Plus de discipline pour les piétons

 

Le commissaire de police, Mario Nobin, a récemment fait ressortir que plusieurs personnes ne savent pas marcher correctement sur la route. Parmi les 84 victimes janvier à ce jour, 28 sont des piétons, dont 21 hommes et 7 femmes.

Ces derniers sont considérés comme une des catégories les plus vulnérables parmi les usagers de la route. Pourtant, nous sommes tous à un moment ou un autre des piétons. «Malgré toutes les campagnes que nous menons, les gens ne réalisent pas que les piétons sont, après les motocyclistes, les usagers de la route les plus vulnérables. Ils le sont parce que physiquement, rien ne les protège en cas d’accident», explique le constable Perry Madelon.

Connaître le code de la route, un must

Pour un maximum de sécurité, chaque piéton devrait savoir comment se comporter sur les routes. «Plusieurs règles du code s’appliquent aux piétons. Il est de leur responsabilité de les suivre», souligne le constable. Ainsi, le piéton est appelé à utiliser le trottoir et à ne pas marcher au milieu de la chaussée. «Les gens doivent utiliser les infrastructures mises à leur disposition. Il leur faut aussi utiliser le passage clouté pour traverser la rue ou encore les passerelles surplombant les autoroutes», fait ressortir le constable.

Les parents ont ainsi un grand rôle à jouer par rapport à l’éducation de leur enfant à la sécurité routière. «Les parents doivent initier leurs enfants au code de la route et leur expliquer comment fonctionne les feux de signalisation par exemple. On ne peut laisser un enfant livré à lui-même sur la route. Les enfants en bas âge doivent impérativement être accompagnés. Ce n’est qu’à l’âge de raison, vers dix-11 ans et après leur apprentissage de la route qu’ils pourront être seuls en tant que piétons.»

Il en va de même des personnes âgées. Ces dernières souffrent souvent d’une mobilité réduite. Traverser la rue est une pratique qui nécessite une certaine technique. Ainsi, le piéton doit pouvoir juger de la vitesse à laquelle les véhicules arrivent et ce, dans les deux sens afin de trouver le bon moment pour traverser. Or, il s’avère que les enfants, les personnes âgées ou encore ceux sous influence de l’alcool, ont des difficultés à faire ce jugement.

Beaucoup d’accidents de la route surviennent lors de la tombée de la nuit. À cause du manque de visibilité, les autres usagers de la route ont des difficultés à discerner les piétons, surtout quand ces derniers traversent la route hors du passage clouté. Il est donc recommandé aux piétons de porter des vêtements de couleur claire ou à effets réfléchissants et d’éviter le port de vêtements sombres à la tombée de la nuit. Un brassard réfléchissant aussi est recommandé.

La discipline qui fait défaut

«Le parc automobile de l’île a augmenté. Donc, il faut faire de plus en plus attention sur les routes. Les piétons doivent être plus disciplinés», fait ressortir le constable. Selon lui, bon nombre de piétons font fi des consignes et n’utilisent pas les infrastructures mises à leur service. Ce qui occasionne des accidents. «À la gare de Rose Hill par exemple, les piétons ne marchent pas sur le trottoir mais hors des barrières de sécurité. Ce qui augmente le risque d’accident. Il en va de même sur l’autoroute au niveau de Pailles où les barrières de sécurité ont été découpées. Les gens préfèrent traverser la rue n’importe où plutôt que de marcher jusqu’à un passage clouté ou emprunter une passerelle et ceci à leur risques et périls.» Pour ce dernier, c’est un manque de discipline qui fait que les gens agissent de la sorte. «Ils sont pressés et cherchent la facilité et ne prennent pas conscience qu’ils mettent leur vie en jeu. Le pire, c’est que des fois, ils sont accompagnés de leurs enfants. Ils leur donnent le mauvais exemple.»

Ce qu’on ne réalise pas forcément

«Les personnes âgées pensent souvent qu’elles sont encore agiles et ne réalisent pas qu’elles n’entendent plus, ne voient plus et n’ont plus forcément la mobilité de leur jeunesse», explique le constable, avant d’ajouter «je leur conseille souvent d’éviter les heures de pointe si elles sont obligées de sortir». Par rapport aux enfants, «à cause de leur petite taille, ils peuvent être invisibles pour les automobilistes et sont d’autant plus à risque». Selon le rapport intitulé Pedestrian Accidents in Mauritius – Problem definition and countermeasures, publié en 2003, les piétons frappés par un véhicule roulant jusqu’à 50 km/h courent le risque d’être sérieusement blessés. Au-delà des 50 km/h c’est la mort dans la plupart des cas. Une situation qui occasionne bien des souffrances, non seulement pour la victime, mais pour tout son entourage. Un peu plus de vigilance et de discipline ne coûtent rien. Au contraire, elles prolongent la vie.