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Gérard Sanspeur : pour qui roule-t-il ?

6 août 2016, 08:06

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Gérard Sanspeur : pour qui roule-t-il ?

 

Il a porté un coup violent à l’ambition de Roshi Bhadain pour Heritage City. Gérard Sanspeur, Senior Adviser du ministre des Finances Pravind Jugnauth, a commencé à faire parler de lui quelques jours avant la présentation du Budget 2016-2017. Bien qu’il soit moins impulsif que Roshi Bhadain dans son approche, Gérard Sanspeur affiche beaucoup de points communs avec son détracteur. S’il n’est pas parvenu à le faire tomber, il est le premier à avoir fait trébucher Roshi Bhadain. Portrait.

Beaucoup de gens l’ayant côtoyé dans le cadre professionnel disent du bien de Gérard Sanspeur. Il est un bosseur, il va au bout de ses projets mais, surtout, il déteste l’amateurisme et il exige que ses subordonnés affichent un degré de confiance en soi lorsqu’ils présentent un projet à faire valider. C’est aussi ce que ne cesse de répéter la petite équipe qui travaille avec Roshi Bhadain. Sans compter qu’elle ne manquera pas de vanter le riche parcours du ministre. Tout comme le font les anciens collègues de Gérard Sanspeur en retraçant sa contribution au BOI, sa collaboration avec la Banque mondiale ou encore son empreinte dans le secteur du port franc.

Mais dans le giron de la politique, c’est autre chose. Certains ont commencé à s’interroger sur les réelles motivations de Gérard Sanspeur, surtout depuis qu’il a tenu tête au ministre des Services financiers. Qui est Gérard Sanspeur ? De qui se fait-il le porte-parole ? Peut-on également se demander si c’est, au final, Pravind Jugnauth qui est derrière ses prises de position ? 

Ce qui est sûr, c’est qu’on était habitué à voir Roshi Bhadain sur tous les fronts. Lui aussi s’y était habitué, à ce que disaient ses opposants politiques. Au point d’ignorer les nombreux surnoms tels Inspecteur Gadget ou encore minis KGB que certains de ses collègues lui ont attribués. Et il l’avait dit à son entourage : il ne peut pas compter sur le soutien de tous ses collègues. Mais cette fois, le coup n’est pas venu de là où il l’attendait.

C’est Gérard Sanspeur qui a osé le défier. Un Gérard Sanspeur qui avait habitué la presse à la discrétion, du temps où il était confiné à son rôle de président du Board of Investment. Un Gérard Sanspeur adepte du yoga qui cite des extraits du Mahabharata, texte sacré de l’hindouisme, en parlant d’intégrité et de mauvaise foi. Mais surtout un Gérard Sanspeur qui a projeté l’image de celui que Bhadain n’effraie pas.

«It is not a question of right and wrong. It is a question of purpose, and of whether you would be successful within the limitations of the law or not. He did not say what he was doing was right – he knew it was wrong. But what he was trying to achieve was right. That is why he did all this», cite-t-il sur sa page Facebook. Faut-il comprendre que la fin justifie les moyens ? Nous avons tenté d’en savoir plus en contactant Gérard Sanspeur, hier, au téléphone. Mais il est resté injoignable.

Ce n’est pas Roshi Bhadain qui s’est privé de commentaires sur Gérard Sanspeur. Il affirme qu’il ne serait pas ce qu’il prétend être. Lors de sa rencontre avec la presse hier, le ministre des Services financiers l’accuse d’être à l’origine de fuites d’informations. Des propos qu’on a déjà entendus au sujet de Roshi Bhadain, lui-même, par ses collègues. On se rappellera les propos de Vishnu Lutchmeenaraidoo à son égard lorsque ce dernier faisait face aux cadres de l’Independent Commission against Corruption, dans le cadre de son emprunt de 400 000 euros à la SBM.

«Je ne connais pas les intérêts de Sanspeur. Mais je suis très triste de n’avoir pu produire de résultats pour ce projet (NdlR : Heritage City)», affirme Roshi Bhadain.

Il aura fallu d’une personne affichant la même détermination, la même envie de faire aboutir ses projets, pour faire capituler Roshi Bhadain. Reculer au point où il dit que si jamais le projet Heritage City va de l’avant, ce sera définitivement sans lui.