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David Carver, l’homme providentiel

5 août 2016, 20:43

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David Carver, l’homme providentiel

 

David Carver s’est imposé en l’espace de deux ans comme le coureur providentiel sur marathon. Lors du 39e Marathon de Paris en avril 2015, il porte le record national à 2h21’52. Le 17 avril dernier, au 31e Marathon de Hambourg cette fois, il améliore son record de plus de trois minutes en signant un chrono de 2h18’20. Les 31e jeux Olympiques de Rio lui offrent la possibilité, le dimanche 21 août, de repousser à nouveau ses limites.

«La préparation est un peu difficile mais quand on veut réussir quelque chose, il n’y a rien de facile. Tout ce que je peux faire, c’est continuer à avancer. Il est inutile de m’attarder sur hier, aujourd’hui est un nouveau jour», philosophe David Carver.

Les conditions climatiques ont été horribles en Australie, confie-t-il. L’entraînement se déroule dans le noir en composant avec les rafales de vent, la neige et des horaires de travail irréguliers : dix heures certains jours accompagnées de travail de nuit les week-ends impairs. Mais David Carver se veut réaliste : qui n’a pas eu d’obstacle à surmonter dans la vie ? Ce qui différencie les individus, souligne-t-il, c’est la façon d’aborder ces difficultés. «J’ai choisi d’en rire même si cela semble fou. J’y suis habitué en raison de l’éducation que j’ai reçue», ajoute-t-il.

David Carver a donné son maximum à Hambourg et ça a payé. «Quelques semaines avant le marathon de Hambourg, je me suis blessé gravement au genou. Heureusement, je suis un professionnel de la santé. Je savais ce qu’il fallait faire exactement et je me suis soigné», se souvient-il. Une semaine avant l’échéance hambourgeoise, il effectuait un test accompagné de son entraîneur qui le suivait à bicyclette. 5 km d’échauffement suivi de 8 km au rythme d’un marathon, soit 3’17 au km, auxquels venaient s’ajouter quatre séries d’un kilomètre à un rythme de 3’ au km pour finir avec la récupération.

«Malheureusement, les choses n’ont pas pris la tournure que nous escomptions. Mon entraîneur me dit que les conditions devaient être parfaites pour rattraper le retard. Ma première réaction a été de rire comme je sais que rien n’est parfait dans la vie. J’ai répondu que je réglerais la question. Je ferais de mon mieux. Si nous parvenons au but, tant mieux. Si ce n’était pas le cas, au moins nous aurions tout donné», remarque-t-il.

«Les choses sont allées pour le mieux jusqu’au 35e km quand l’arrière de ma jambe gauche commença à me jouer des tours. Heureusement pour moi, j’ai pu rallier la ligne en moins de 2h19. J’ai ressenti du soulagement et de la joie. J’ai alors eu une pensée pour ma famille à Maurice. J’habite en Australie mais mon cœur est toujours dans mon île. Cela me rend nostalgique quand je pense à ma famille et à feu Jacques Lebon», ajoute-t-il.

Le rêve qui habite David Carver est «simple» : c’est faire mieux, améliorer ce qu’il a réalisé jusqu’ici. «Mon ambition est de battre mon record de 2h18. Je sais que ce sera dur mais je peux y arriver si je donne mon maximum le jour de la course à Rio», affirme-t-il. Aussi fastidieux que cela puisse paraître, les jeux Olympiques sont pour lui avant tout «une aventure».

L’AVIS DE JOËL SÉVÈRE, MEMBRE DE LA DIRECTION TECHNIQUE DE L’AMA

<p><em>&laquo;Au marathon, vu les grosses pointures, non seulement les Kényans et les Ethiopiens mais aussi les coureurs de l&rsquo;Amérique du Sud, plus particulièrement ceux du Mexique, on s&rsquo;attend à ce que David puisse rééditer sa performance et, pourquoi pas, l&rsquo;améliorer.</em></p>