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Près de 60 civils tués dans des raids de la coalition (ONG)

19 juillet 2016, 15:30

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Près de 60 civils tués dans des raids de la coalition (ONG)

 

Près de 60 civils dont des enfants ont été tués mardi dans des frappes de la coalition antijihadistes menée par Washington près d'un village tenu par le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, selon une ONG syrienne.

Des dizaines d'autres civils ont été blessés, dont certains se trouvent dans un état grave, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les habitants fuyaient les combats dans le village d'al-Toukhar dans la province d'Alep quand les frappes ont eu lieu» à l'aube, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Au moins 56 civils, dont 11 enfants, ont péri, a précisé M. Abdel Rahmane dont l'ONG s'appuie sur un vaste réseau de sources médicales et de militants à travers le pays en guerre.

«C'est vraisemblablement une erreur», a-t-il dit, alors que les avions de la coalition visent les jihadistes dans et autour de ce village situé à 14 km au nord de la ville de Minbej, un fief assiégé de l'EI par les forces kurdes syriennes antijihadistes.

Interrogé par l'AFP, la coalition n'avait pas de commentaire dans l'immédiat tout en affirmant qu'elle allait vérifier cette information.

Déjà lundi, au moins 21 civils ont péri dans des raids aériens de la coalition sur Minbej et al-Toukhar, selon l'OSDH.

Minbej et ses environs sont visés depuis le 31 mai par une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis et qui cherchent à reprendre la ville.

La coalition internationale frappe quotidiennement cette cité qui compte encore des dizaines de milliers de civils et où les FDS sont parvenues à pénétrer il y a plusieurs semaines.

Minbej servait aux jihadistes comme principal carrefour d'approvisionnement, de la frontière turque vers les zones sous leur contrôle dans le nord syrien.

Les combats s'y poursuivent mais les FDS avancent lentement en raison des mines et surtout d'une résistance farouche du groupe ultraradical qui mène des attentats suicide et à la voiture piégée contre leurs positions.

Des dizaines de milliers de civils ont déjà réussi à s'enfuir de la ville avec l'aide des FDS.

La guerre en Syrie, qui a éclaté en 2011 après la répression par le régime d'une révolte pacifique, met aux prises de nombreux acteurs locaux et internationaux combattant sur un territoire très morcelé.

Elle a fait plus de 280.000 morts et forcé des millions de personnes à la fuite, engendrant une crise humanitaire majeure en Syrie, dans les pays voisins et en Europe.

Sur le front de la guerre entre rebelles et régime, ce dernier tentait de consolider son siège des quartiers tenus par les insurgés dans l'est d'Alep, deuxième ville de Syrie et l'un des principaux enjeux de la guerre.

Le 7 juillet, les troupes de Bachar al-Assad ont coupé la route du Castello, dernier axe de ravitaillement du secteur rebelle.

Mardi, elles tentaient de s'emparer du camp dit de Handarat, dernière place forte des rebelles au nord de l'ancienne capitale économique de Syrie. «Si elles parviennent à s'emparer de Handarat, elles seraient à moins de 2 km de la périphérie nord des quartiers rebelles», selon M. Abdel Rahmane.

«Le régime les asphyxierait totalement et les rebelles ne pourront plus lancer des contre-attaques pour reprendre la route du Castello», a-t-il expliqué.

Pour les analystes, si le régime s'empare du secteur rebelle d'Alep, cela représenterait un tournant de la guerre en faveur du régime.