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Des dizaines de milliers de Vénézuéliens entrent en Colombie pour faire leurs courses

18 juillet 2016, 08:48

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Des dizaines de milliers de Vénézuéliens entrent en Colombie pour faire leurs courses

 

Des dizaines de milliers de Vénézuéliens sont entrés dimanche en Colombie pour acheter des vivres et des médicaments qui manquent dans leur pays en crise, grâce à une ouverture temporaire de la frontière fermée depuis près d’un an.

Venus de la région frontalière de Tachira, mais aussi de plus loin et même de Caracas, selon des journalistes de l’AFP, cette marée humaine est entrée à pied en Colombie dès l’aube, sans limite de nombre, et s’est dirigée vers la ville de Cucuta.

Ils étaient déjà 52 000 à être passés depuis l’aube, a affirmé dans l’après-midi le ministère de la Défense colombien, des fonctionnaires sur les ponts demandant aux personnes leurs papiers, ce qui a ralenti leur passage.

Leur nombre devrait «dépasser les 75 000» sur la journée, a estimé le directeur des services migratoires colombiens, Christian Krüger.

Déjà 44 000 Vénézuéliens avaient franchi la frontière la veille, de manière «régulière et ordonnée», a-t-il précisé, alors que les autorités n’avaient annoncé une ouverture que pour la journée de dimanche.

«Je suis contente de pouvoir acheter ce dont j’ai besoin. N’étant pas millionnaire, j’ai besoin d’acheter à un bon prix, pas à celui de la contrebande» au Vénézuela, dit Coromoto Ramírez, une commerçante de 45 ans. Sur sa liste de courses, des produits de base: papier toilette, beurre, huile, riz, lait, «enfin ce que je pourrai ramener».

Pour Elena Bautista, prof de 54 ans, c’est «une joie de voir autant de monde», et même l’occasion de «passer un bon moment» en allant chercher à manger.

Le gouvernement colombien a annoncé l’envoi d’un convoi spécial pour réalimenter les supermarchés de Cucuta. Il transportera «principalement du sucre, huile et farine, qui sont les produits les plus demandés», a expliqué le ministre de la Défense colombien Lios Carlos Villegas.

La semaine dernière, 35 000 Vénézuéliens s’étaient rués à la frontière après que le président Nicolas Maduro eut autorisé l’ouverture d’un pont piétonnier entre les deux pays. Une décision qui intervenait quelques jours après que 500 Vénézuéliens désespérés eurent franchi en force un barrage militaire pour rejoindre Cucuta.

En août 2015, le président Maduro avait ordonné la fermeture de la frontière pour «raisons de sécurité», à la suite d’une attaque d’ex-paramilitaires colombiens présumés contre une patrouille de l’armée vénézuélienne.

Le Venezuela traverse une grave crise économique depuis la chute des cours du pétrole, dont il tire l’essentiel de ses revenus. La pénurie d’aliments et de médicaments affecte 80% des produits dans le pays.