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C’est officiel: Donald Trump fait équipe avec le conservateur Mike Pence

15 juillet 2016, 21:30

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C’est officiel: Donald Trump fait équipe avec le conservateur Mike Pence

 

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump a mis fin au suspense en confirmant vendredi avoir choisi comme colistier un conservateur relativement peu connu, Mike Pence, gouverneur de l’Indiana, pour l’élection présidentielle de novembre.

Après une journée de flottement et l’annulation d’une conférence de presse vendredi en réaction à l’attentat de Nice, l’homme d’affaires a finalement décidé d’en faire l’annonce sur son média préféré: Twitter.

«Je suis heureux d’annoncer que j’ai choisi le gouverneur Mike Pence comme colistier pour la vice-présidence», a écrit Donald Trump. Le duo se présentera à la presse samedi à 15H00 GMT dans un hôtel de New York.

Mike Pence dame ainsi le pion à deux hommes aux personnalités plus proches de celle de Donald Trump, le gouverneur du New Jersey Chris Christie, au franc-parler légendaire, et l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, au passé tumultueux.

Ce choix a été applaudi par l’aile conservatrice du parti républicain, inquiète depuis le début concernant l’ancrage idéologique de Donald Trump, qui flirta dans le passé avec la gauche américaine.

Mais il est rare qu’un colistier change la dynamique d’une élection présidentielle aux Etats-Unis. «C’est un choix fade qui n’aura probablement pas d’impact sur l’élection», dit à l’AFP Larry Sabato, politologue de l’université de Virginie.

Alors pourquoi Pence? «C’est un choix par défaut», rappelle l’expert. «Les personnes qui auraient été meilleures ont refusé», dit-il. Quant à Newt Gingrich et Chris Christie, «pourquoi ajouter un bâton de dynamite à une boîte de dynamite»?

Le ticket Trump-Pence s’attèlera maintenant à mettre le parti en ordre de marche pour la présidentielle lors de la convention d’investiture qui se tient à partir de lundi à Cleveland, dans l’Ohio (nord).

L’équipe de la démocrate Hillary Clinton, qui n’a pas encore annoncé son colistier, a dénoncé le «choix le plus extrême jamais vu depuis une génération».

Le président de l’équipe de campagne de l’ancienne secrétaire d’Etat, John Podesta, a rappelé que Mike Pence avait promulgué une loi dite de liberté de religion considérée discriminatoire par les défenseurs des droits des gays et lesbiennes, ainsi qu’une loi très restrictive sur l’avortement, bloquée par la justice fédérale.

'Civilisation occidentale en guerre'

L’ex-prétendant au poste Newt Gingrich, 73 ans, ne cachait pas qu’il souhaitait ardemment être nommé. Quelques heures après l’attentat dans le sud-est de la France, il était à nouveau à la télévision, reprenant à son compte les diatribes anti-musulmans de Donald Trump.

«La civilisation occidentale est en guerre», a dit M. Gingrich sur Fox News, véritable carrefour médiatique des conservateurs. «Nous devrions soumettre à un examen toute personne qui se trouve ici et a des origines musulmanes, et s’ils croient à la charia, il faut qu’on les expulse. C’est incompatible avec la civilisation occidentale».

Comme après les attaques de Paris, San Bernardino, Bruxelles et Orlando, Donald Trump s’est présenté comme un homme à poigne, dénonçant le laxisme ou l’incompétence supposés du président Barack Obama face à la menace jihadiste.

Depuis plusieurs jours, il reprend le thème de la loi et de l’ordre public qui avait fait le succès de Richard Nixon à la présidentielle de 1968.

«Je suis celui qui croit en l’ordre public», a redit M. Trump jeudi. «Ça commence avec les frontières. Nous devons empêcher les gens de rentrer dans ce pays quand on ne sait pas qui ils sont, ni d’où ils viennent».

Donald Trump a par ailleurs engrangé une victoire politique notable à Cleveland jeudi. Un groupe de délégués opposés à son investiture a perdu une bataille de procédure lors de travaux d’un comité préparatoire. Ils voulaient permettre aux 2.472 délégués de voter selon leur conscience la semaine prochaine pour la désignation du candidat, au lieu de respecter les résultats des primaires.

Mais cette proposition a été tuée dans l’oeuf.

Le républicain pourrait ressortir d’une convention réussie avec un avantage dans les sondages, mais historiquement, ce type de gain ne dure pas, rappelle Larry Sabato. D’autant qu’Hillary Clinton pourrait annoncer son propre colistier dès vendredi ou le week-end prochain, avant la convention démocrate qui commencera le 25 juillet.