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Euro 2016 : des regrets éternels pour Antoine Griezmann

11 juillet 2016, 16:30

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Euro 2016 : des regrets éternels pour Antoine Griezmann

 

Il devait être le héros de cette finale mais il n'a pas su trouver la faille. Antoine Griezmann aura des regrets éternels pour cette saison 2015/2016.

Son duel à distance, sur fond de course au Ballon d'Or, avait tout pour tourner en sa faveur après la sortie sur blessure de Cristiano Ronaldo, mais Antoine Griezmann a trop peu pesé sur les débats et la France a perdu la finale de l'Euro contre le Portugal (1-0 a.p.).

Cette fois, il n'y a pas eu de larmes dans les yeux bleus de l'enfant chéri du foot français, devenus hagards après le coup de sifflet final de l'arbitre Mark Clattenburg, mais la détresse était immense. Elle l'était certainement plus que lorsque les sanglots avaient inondé son visage, le 28 mai dernier, lorsqu'il perdit une première finale. Celle de la Ligue des champions, avec l'Atletico Madrid, au terme d'une séance de tirs au but finie victorieusement par Ronaldo, qui avait offert là sa «undecima» (11 sacre) au Real Madrid.

Pourtant, c'est l'autre numéro 7, celui d'en face, plus illustre encore, qui a d'abord souffert en finale de l'Euro-2016. On jouait la 24e minute et Ronaldo, dont le genou gauche avait plié sous le contact de Dimitri Payet un quart d'heure plus tôt, jetait son brassard de rage comme on jette l'éponge. En larmes, lui aussi, mais il ne le savait pas encore, d'autres de joie finiraient par prendre place.

Adieu le Ballon d'Or

La sortie de CR7, l'atout majeur de la Selecçao, allait gonfler le moral des Bleus et les lancer plus aisément que prévu sur la voie du sacre, pensait-on. Las. Ce sont au contraire les Portugais qui se sont remobilisés comme jamais en l'absence de leur guide suprême, tandis que les Français étaient encore plus lestés par la pression. Celle de ne pas avoir le droit de perdre cette finale, à présent que leur danger numéro un n'était plus sur la pelouse.

Griezmann lui, même s'il n'y pensait probablement pas, avait tout pour rayonner encore plus dans ce match pour l'Histoire, avec ce Trophée Henri-Delaunay en jeu qui pouvait le mener droit vers le Ballon d'Or que trustent justement CR7 (trois fois lauréat) et Lionel Messi (cinq fois) depuis huit saisons. Il n'en fut rien. Pourtant, hormis ce tir sur le poteau d'André-Pierre Gignac à la 90e minute, c'est bien lui le meilleur buteur du tournoi (6 réalisations) qui a eu les occasions les plus franches. Une par période, à chaque fois de la tête.

La première était somptueuse, exécutée en plein élan pour couper un centre de Dimitri Payet, mais Rui Patricio, le bourreau du soir réalisait le premier de ses nombreux sauvetages (10e). Le portier portugais était toutefois battu sur le second coup de tête de Griezmann à la 66e minute, mais le ballon frôlait la transversale. L'attaquant français hurlait sa frustration et elle ne faisait que commencer, alors qu'il avait une nouvelle fois buté sur Rui Patricio à la 58e minute, bien campé sur sa ligne pour détourner en corner son tir croisé du gauche.

Exténué

Trois jours à peine après avoir marché sur l'eau à Marseille, où il terrassa à lui seul l'Allemagne championne du monde en demi-finale (2-0) avec un doublé retentissant, Griezmann a légitimement vite manqué de jus dans ce match éprouvant où la défense adverse a parfois paru compter 1000 joueurs avides de protéger leur camp. Dans ce contexte si compliqué, malgré des prises de balles souvent bonnes, il n'a pu combiner comme d'habitude avec son point de fixation préféré, Olivier Giroud, lui aussi, comme l'ensemble des Bleus, exténué par l'accumulation des efforts. Et le jeu offensif des Bleus s'en est ressenti.

Au point qu'il a fini par être inoffensif dans une prolongation où les Portugais eux sentaient leur moment arriver, jusqu'au climax atteint par la lourde frappe d'Eder. Une frappe qui a fait hurler, sauter de joie, tout le banc lusitanien où était revenu Ronaldo après la fin du temps réglementaire. Ce dimanche soir, c'est Antoine Griezmann qui était désigné meilleur joueur de l'Euro-2016, devant CR7. Mais cette fois la star portugaise pouvait bien accepter de passer en second. Ne serait-ce que pour soulever la coupe d'Europe. Griezmann l'aura vu faire. De loin. Pour ne pas oublier la prochaine fois.

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