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Euro-2016 - Portugal: Eder, il fallait que ce soit lui

11 juillet 2016, 13:35

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Euro-2016 - Portugal: Eder, il fallait que ce soit lui

 

L'histoire d'Eder est presque trop belle: un attaquant mal-aimé au Portugal, à deux doigts de manquer l'Euro-2016, pas titulaire lors de la compétition et qui, pourtant, est celui qui a délivré tout son pays dimanche en marquant en prolongation le seul but de la finale contre la France.

Un petit but en trois matches joués seulement, sur les 7 qu'a disputés le Portugal pour remporter son premier titre international. Faible bilan pour un attaquant de pointe. Mais quel but! Une frappe limpide, pure, à 12 minutes de la fin des prolongations. «Ils nous ont mis un coup derrière la tête», a reconnu Olivier Giroud. «Ça va vite», renchérit le gardien français Hugo Lloris.

En un but, fêté comme il se doit par les Portugais, l'avant-centre acheté cet été par le club français de Lille a sans doute retourné pour toujours l'opinion des Portugais à son égard. Car avant d'être le héros de la finale de l'Euro-2016, l'attaquant d'origine bissau-guinéenne était loin de faire l'unanimité au pays de Cristiano Ronaldo.

Début avril, il avait même dû essuyer des sifflets de la part de son public lors d'un match amical contre la Belgique. Interrogé sur son statut de «mal-aimé» de la sélection avant le début du tournoi, il avait assuré ne pas vouloir «faire taire les critiques». «Ça ne m'intéresse pas», avait-il assuré. «Ce que je veux c'est travailler pour ma sélection.»

Il a travaillé, donc, et fait des choix avisés en décidant de rejoindre Lille en provenance de Swansea (Premier League anglaise), en prêt, lors du mercato d'hiver dernier. Avec comme objectif de se mettre en valeur pour convaincre son sélectionneur de l'emmener à l'Euro-2016. «Le championnat de France m'a donné l'opportunité de montrer mes qualités, dont certaines étaient même endormies», disait-il le 11 juin. «C'était une excellente expérience dans un championnat très difficile.»

Ronaldo l'avait prédit

A Lille, Eder a en effet rayonné, avec 6 buts, 4 passes décisives en 13 matches, le tout agrémenté de ce qui fait un vrai N.9: un bon travail dos au but, une carrure qui pèse sur les défenses et mobilise des joueurs adverses. Le Portugais de 28 ans est «un guerrier», assure son entraîneur en club Frédéric Antonetti. Il entraînera un champion d'Europe la saison prochaine puisqu'Eder a signé pour quatre ans.

Arrivé enfant au Portugal depuis sa Guinée-Bissau natale, il a été formé à l'Academica Coimbra, avant de percer au Sporting Braga (33 buts en 82 matches entre 2012 et 2015) puis de faire le grand saut en direction de la Premier League.

Mais son physique atypique, avec son allure dégingandée, ainsi que sa technique parfois rudimentaire au pays des ailiers dribbleurs, en ont fait un joueur pas franchement apprécié par le public portugais.

D'autant qu'en sélection, sa réussite est plutôt faible, avec 4 buts inscrits en 29 sélections. Il a dû attendre sa 18e cape pour marquer son premier but.

Balayés, oubliés, les griefs passés? «Depuis que Fernando Santos m'a convoqué, j'ai tout donné et je suis très content de ce que nous avons réalisé», a réagi le buteur dimanche. «Je savais que mon heure allait sonner quand j'ai été convoqué. J'avais une grande confiance, je savais qu'un moment comme celui-ci pouvait arriver.»

Avant qu'il entre sur le terrain, son capitaine, blessé lors du match, Cristiano Ronaldo, lui a d'ailleurs assuré que «ce serait lui qui ferait la décision». «J'ai senti qu'il pouvait marquer le but de la victoire», a assuré «CR7». Forcément, il fallait que ce soit lui.