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Obama appelle l’Amérique à l’unité après la tuerie de Dallas

10 juillet 2016, 09:35

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Obama appelle l’Amérique à l’unité après la tuerie de Dallas

 

L’Amérique n’est «pas aussi divisée qu’on le suggère», a affirmé samedi Barack Obama face à la colère contre les brutalités policières et au traumatisme créé à Dallas par un ancien soldat noir qui a tué cinq policiers jeudi.

Micah Johnson Dans son équipée sanglante, motivée par son désir d’abattre des policiers blancs, Micah Johnson a semé le chaos dans cette grande ville du Texas et choqué la nation américaine.

Mais cet individu «dément» ne représente ni les Noirs américains, ni «l’esprit avec lequel nous devons aller de l’avant», a ajouté le président des Etats-Unis dans une conférence de presse à Varsovie.

«Il y a du chagrin, de la colère, de l’incompréhension», a poursuivi M. Obama. «Mais il y a de l’unité». Le président américain a aussi appelé ses concitoyens à ne plus fermer les yeux sur la prolifération des armes à feu.

tueur Le tueur de Dallas, un homme de 25 ans rompu aux techniques de combat et doté d’un arsenal à son domicile, a été redoutablement efficace dans ses tirs, avant d’être tué par une force d’élite.

Il désirait venger la mort de deux hommes noirs abattus par la police cette semaine, l’un en Louisiane (sud), l’autre dans le Minnesota (nord).

Ces homicides captés sur des vidéos amateur ont choqué l’opinion publique et continuaient samedi de faire des remous dans le pays, où de nouvelles manifestations ont eu lieu.

Dans un entretien samedi au New York Times, l’avocat du policier qui a tiré sur Philando Castile à St. Paul (Minnesota) mercredi a assuré que son client avait fait feu parce qu’il s’inquiétait de la présence d’une arme dans le véhicule et non en raison de la couleur de la peau de cet homme.

Philando Castile disposait d’un permis pour cette arme, selon sa petite amie, qui se trouvait dans la voiture et a filmé la scène.

Les appels à lutter contre les préjugés raciaux ont continué à émaner de toutes les composantes de la société, inquiètes que la situation ne dérape vers de nouvelles violences.

 'L’âme du pays'

«Quand nous sommes mis à l’épreuve, nous ne devons pas nous déchirer», a déclaré samedi le vice-président américain Joe Biden. «Quand la balle d’un assassin vise la police à Dallas, elle touche aussi l’âme du pays».

«Si l’on n’est pas afro-américain, on ne pourra jamais totalement comprendre ce que c’est que d’être noir en Amérique», a estimé le sénateur Marco Rubio, ancien candidat républicain à la Maison Blanche.

«Les Américains blancs doivent mieux écouter les Noirs quand ils parlent des obstacles auxquels ils font face», a de son côté souhaité la candidate démocrate Hillary Clinton.

Le président Obama a annoncé qu’il écourtait sa visite en Espagne, dernière étape de son voyage en Europe, pour rentrer dès dimanche soir à Washington et se rendre en début de semaine à Dallas, où la police a dit avoir reçu une menace anonyme samedi.

 

Après qu’un homme masqué a été aperçu dans le parking du quartier général de la police, selon le Dallas Morning News, celui-ci a été partiellement bouclé pour faciliter les recherches d’un éventuel suspect.

La fouille n’a rien donné et le QG a été rouvert dans la foulée.

Samedi, dans plusieurs Etats américains, tout comme la veille, des manifestations ont eu lieu pour rendre hommage à Alton Sterling, abattu par la police à Baton Rouge, en Louisiane, et à Philando Castile.

A New York, Miami, Indianapolis ou Chicago, des rassemblements ont eu lieu à l’appel de Black Lives Matter (Les vies noires comptent), un mouvement à la pointe des dénonciations des bavures policières au détriment des Noirs.

Au siège de la police de Dallas, les habitants de la ville venaient samedi déposer des messages de sympathie et des fleurs à un mémorial improvisé autour d’une voiture des forces de l’ordre.

Des hommages aux cinq policiers assassinés provenaient de tout le pays, notamment d’élus démocrates et républicains.

Renvoyé de l’armée

En même temps se poursuivait l’enquête, centrée sur l’identité du tueur qui habitait Mesquite, une ville de la banlieue est de Dallas. Micah Johnson a passé six ans dans l’armée, de 2009 à 2015, avec des spécialités en maçonnerie et charpenterie.

Il a été déployé en Afghanistan de novembre 2013 à juillet 2014, selon le Pentagone.

Selon le Dallas Morning News, Micah Johnson a été renvoyé par l’armée en 2015 sur la base d’accusations de harcèlement sexuel.

Sur un compte Facebook attribué à Micah Johnson et désactivé depuis, ce dernier semble soutenir des organisations de défense des Noirs prônant la haine, selon le Southern Poverty Law Center, qui suit ces mouvements aux Etats-Unis.

Il a agi en «loup solitaire», selon les autorités. «Nous estimons que la ville est désormais sûre, le suspect étant mort, et que nous pouvons désormais cicatriser nos plaies», a déclaré le maire de Dallas, Mike Rawlings.