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Inde: au moins huit manifestants tués au Cachemire

9 juillet 2016, 19:50

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Inde: au moins huit manifestants tués au Cachemire

 

Au moins huit manifestants ont été tués et plus de 200 blessés samedi lors de manifestations de milliers de personnes au Cachemire indien, en partie sous couvre-feu au lendemain de la mort du chef rebelle Burhan Wani, ont annoncé les autorités.

Sept manifestants ont été tués par les forces gouvernementales dans une opération de «représailles» et un autre s’est noyé dans une rivière lors d’affrontements, a déclaré aux journalistes Shiv Murari Sahai, un responsable de la police de la région.

Une centaine de manifestants blessés par balles ont été hospitalisés, dont cinquante dans la capitale Srinagar, ont indiqué deux responsables des services de santé.

«Six d’entre eux sont dans un état critique», a indiqué à l’AFP un membre du personnel de l’hôpital de la ville d’Anantnat, sous couvert de l’anonymat.

M. Sahai a précisé que 90 membres des forces gouvernementales avaient également été blessés.

Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, qui ont éclaté dans la nuit, se sont étendus lorsque ceux-ci, protestant contre la mort du chef islamique Burhan Wani tué vendredi par les forces gouvernementales, ont incendié des postes de police et jeté des pierres contre des militaires dans le sud de la région.

Burhan Wani, 22 ans, leader du groupe islamique Hizb-ul Mujahideen, a été tué ainsi que deux autres activistes rebelles lors d’un bref échange de tirs avec les forces gouvernementales dans le village de Kokernag (sud).

«La mort de Wani est un succès majeur» dans la lutte contre les activistes du Cachemire a indiqué à l’AFP l’inspecteur régional de la police Javaid Gillani.

Wani qui a rejoint les rangs des rebelles à l’âge de 15 ans, était considéré comme un héros par les locaux.

L’annonce de sa mort a provoqué la colère de ses partisans, et a donné lieu à des manifestations et affrontements dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que les hauts-parleurs des mosquées diffusaient le slogan «Azedi» (Cachemire libéré de la loi indienne) dans la plupart des localités y compris dans la capitale Srinagar.

Les autorités ont rendu la dépouille de Wani à sa famille samedi à l’aube.

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté à ses funérailles, clamant des slogans indépendantistes, et des rebelles présumés ont tiré des coups de feu en son honneur, selon les témoins.

Les autorités ont imposé un couvre-feu dans de larges parties du territoire, et coupé provisoirement les réseaux mobile et internet afin de prévenir des manifestations de grande ampleur.

Bravant le couvre-feu, des milliers de personnes se sont rassemblées et les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles sur les manifestations à plusieurs endroits.

Les rues de la capitale, Srinagar, étaient désertes, hormis des centaines de policiers et de soldats qui ont donné l’ordre aux habitants de rester chez eux.

«Oui, nous avons imposé un couvre-feu, mais bien sûr les funérailles (de Wani) ont été autorisées», a indiqué à l’AFP le chef de la police de la région, K. Rajendra.

L’Inde et le Pakistan se disputent le Cachemire depuis 1947, chacun des deux pays revendiquant cette région montagneuse dans son intégralité.

Des groupes rebelles combattent les troupes indiennes déployées dans la région pour obtenir l’indépendance ou le rapprochement avec le Pakistan.

Ces combats ont fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils.