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Top 100 companies: AML, les profits chutent de Rs 1,1 milliard à Rs 99 millions

6 juillet 2016, 19:30

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Top 100 companies: AML, les profits chutent de Rs 1,1 milliard à Rs 99 millions

Airports of Mauritius Ltd (AML), propriétaire et gestionnaire des infrastructures aéroportuaires, a vu dégringoler ses profits. Ceux-ci sont passés de Rs 1,1 milliard en décembre 2013 à Rs 99 millions en décembre 2014. Une chute libre qui est venue influer négativement sur le classement de cette société étatique sur le plan de la profitabilité. Classée en 8e position selon la publication Top 100 Companies en 2015, AML sombre vers le bas du classement. Elle passe à la 69e place cette année.

Comment cet ancien fleuron de l’État s’est-il retrouvé dans cette situation financière en l’espace d’une année ? La faute à la mauvaise gestion financière de l’ancienne direction ou encore l’effet des créances douteuses d’Airway Coffee, appartenant à la femme d’affaires Nandanee Soornack ?

Interrogé, Romesh Bhoyroo, Chief Executive Officer, tente d’apporter un éclairage. «Ce sont les coûts financiers liés aux différents emprunts contractés pour la construction du nouveau terminal auprès de plusieurs institutions financières, et plus particulièrement auprès de l’EXIM Bank of China, et ce pour un montant de USD 260 millions qui sont en cause.» Et d’ajouter que pour la seule année 2014, la compagnie a dû faire provision pour des coûts financiers d’un montant de Rs 600 millions.

Toutefois, Romesh Bhoyroo estime que la situation est venue se corser, avec des fluctuations liées au taux de change entre la roupie et le dollar. «Au moment de contracter l’emprunt, le dollar valait Rs 30 ; aujourd’hui il s’échange autour de Rs 36. L’impact de l’appréciation du dollar est financièrement lourd et contribue largement à renchérir nos coûts financiers», affirme Romesh Bhoyroo.

Mais ce ne sont pas les seules raisons. Le CEO d’AML avance que la chute de la profitabilité a coïncidé avec la séparation, en 2013, entre ATOL (Airport Terminal Operations Ltd) et AML. Cette dernière participait au capital d’ATOL à hauteur de 90 %.

Stratégie agressive

Cette filiale en charge des opérations au nouveau terminal perçoit dorénavant des revenus liés à différents services aéroportuaires (passerelle télescopique, enregistrement des passagers, atterrissage des avions, entre autres) alors qu’auparavant ce montant revenait à AML.

Or, selon un ancien membre du conseil d’administration, cet argument ne tient pas. Il explique qu’au final, les comptes d’ATOL comme ceux de Mauritius Duty-Free Paradise, autre filiale d’AML, sont consolidés avec ceux de cette dernière.

Un autre élément plombe la profitabilité de la compagnie : les dépenses relatives à la dépréciation du bâtiment abritant le terminal dont la construction a nécessité un investissement supérieur à Rs 10 milliards.

Et quid des dettes non payées par les sociétés de Nandanee Soornack à AML ? À cette, Romesh Bhoyroo situe le montant des dettes autour de 80 millions. «Ces dettes n’ont pas été rayées. Nous les avons passées comme un ‘revenue item’ dans la mesure où on nous doit cet argent. Nous comptons utiliser tous les moyens pour le récupérer», soutient le CEO

Pour ce qui est du prochain bilan financier, la direction souhaite pouvoir renverser cette tendance afin de permettre à la compagnie de renouer avec sa profitabilité de 2013. Toutefois, le CEO affirme que l’exercice basé sur une période de 18 mois se terminant au 30 juin 2016 (la compagnie a modifié son calendrier financier) vient de se terminer et qu’il est difficile à ce stade d’y déceler une tendance financière.

Il n’empêche qu’AML a mis en œuvre une nouvelle stratégie agressive visant à commercialiser les différents services aéroportuaires liés, notamment, aux nouvelles zones d’entreposage et aux panneaux d’affichage dans l’enceinte de l’aéroport.

 AML prend la 29e en termes de chiffre d’affaires pour 2016, avec un montant de Rs 4,1 milliards engrangées au 31 décembre 2014.