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La bataille pour la succession de David Cameron se durcit

3 juillet 2016, 16:40

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La bataille pour la succession de David Cameron se durcit

 

Affrontement à distance dans la presse et dans les talk-shows du dimanche matin: la bataille pour la succession du Premier ministre britannique David Cameron se durcit, alors que la ministre de l’Intérieur Theresa May s’impose de plus en plus comme la favorite.

Selon les médias britanniques, Mme May est déjà assurée du soutien d’une centaine de députés conservateurs sur 330 alors que leur vote démarre mardi.

Cependant, ses principaux rivaux sont décidés à lui bloquer la route en arguant que le successeur de David Cameron, qui a démissionné après le vote des Britanniques pour sortir de l’Union européenne, doit être issu du camp pro-Brexit. Or Theresa May a milité pour rester.

«Theresa est une candidate remarquable mais le pays a besoin d’être dirigé par quelqu’un qui croit vraiment aux opportunités qu’offrent une sortie de l’UE», a déclaré sur le BBC la secrétaire d’Etat à l’Energie Andrea Leadsom, également candidate et qui a fait campagne pour le Brexit.

«Le prochain Premier ministre devra être quelqu’un qui a épousé cette vision de l’indépendance durant le référendum», a également affirmé le ministre de la Justice Michael Gove, dans une tribune dans le Sunday Telegraph.

Un sondage ICM pour le Sun on Sunday donnait toutefois un large avantage à la ministre de l’Intérieur parmi les partisans conservateurs: 46% d’entre eux considèrent qu’elle est la meilleure candidate pour remplacer David Cameron, contre 18% pour Michael Gove et 7% pour Andrea Leadsom.

59% des personnes interrogées estiment en outre que le prochain Premier ministre ne doit pas forcément avoir défendu la sortie du Royaume-Uni de l’UE lors de la campagne du référendum.

«Contrôler la liberté de circulation»

«La course pour la succession de David Cameron pourrait ne pas être un marathon mais un sprint. Theresa May est déjà sortie des starting blocks, laissant ses concurrents pour morts», juge Martin Boon, de l’institut ICM, pour qui la ministre «est vue de manière écrasante comme la candidate la plus compétente».

Alors qu’Andrea Leadsom souffre d’un manque de notoriété, Michael Gove pâtit lui de sa réputation de «traître». D’abord à l’égard de son ami intime David Cameron en choisissant le camp du «Leave» (sortir), puis de son allié pro-Brexit Boris Johnson à qui il a damé le pion en annonçant sa candidature deux heures avant la conférence de presse prévue par l’ex-maire de Londres pour a priori annoncer la sienne.

Dimanche, M. Gove a répété sur la BBC qu’il ne pensait pas que Boris Johnson aurait pu diriger le pays. «J’ai eu le sentiment qu’il n’était pas prêt à relever le défi», a-t-il déclaré, estimant que le fait même qu’il ait renoncé à se présenter en disait long sur sa capacité à gérer l’après-Brexit.

Interrogé sur la chaîne ITV dimanche matin, Mme May a elle estimé que le pays avait besoin de davantage qu’un Premier ministre pro-Brexit. «Nous avons besoin de quelqu’un qui saura construire sur l’héritage de David Cameron» et parlera à tout le pays, a-t-elle dit alors que samedi des dizaines de milliers de Britanniques ont défilé dans le centre de Londres pour manifester leur opposition à un Brexit.

Concernant les négociations avec l’UE, elle a répété que si elle est désignée, elle ne comptait pas enclencher l’article 50, qui signera le divorce officiel d’avec Bruxelles, avant la fin de l’année.

«Il est important que nous trouvions le bon accord sur le contrôle de la liberté de circulation mais aussi pour le commerce de biens et services», a-t-elle ajouté, alors que les Britanniques ont voté en grande partie pour sortir de l’UE afin d’arrêter le flux de migrants en provenance d’Europe.

«Le Brexit nous a envoyé le message clair que nous ne pouvons pas laisser la liberté de circulation continuer comme avant», a-t-elle dit.

Mais les dirigeants européens ont déjà signifié à Londres que le marché unique allait de pair avec la liberté de circulation des citoyens européens.

Après désignation des deux finalistes au poste de Premier ministre le 12 juillet par les députés conservateurs, il reviendra aux quelque 150.000 militants conservateurs de se prononcer durant l’été, avant une annonce le 9 septembre.