Publicité

Obama retrouve Trudeau, le Brexit dans tous les esprits

29 juin 2016, 07:13

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Obama retrouve Trudeau, le Brexit dans tous les esprits

 

Le président américain Barack Obama retrouve mercredi à Ottawa le Premier ministre canadien Justin Trudeau, six jours après le séisme du vote des Britanniques en faveur du Brexit dont l’onde de choc s’est propagée des deux côtés de l’Atlantique.

Les deux dirigeants, qui avaient clairement affiché leur préférence pour un maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne, se réunissent avec le président mexicain Enrique Pena Nieto pour un sommet dit des «Trois amigos», rendez-vous traditionnel entre ces pays liés par un accord de libre-échange rassemblant 500 millions d’habitants.

Depuis le référendum britannique, M. Obama tente de rassurer les Américains - et les marchés - sur les conséquences d’un Brexit contre lequel il avait pourtant lancé de vives mises en garde lors de son passage en avril à Londres.

Jugeant qu’il y avait eu «un peu d’hystérie» après l’annonce des résultats, le président américain, qui s’exprimera en fin de journée devant les parlementaires canadiens, a martelé mardi qu’il ne s’attendait pas à des «changements catastrophiques».

Si les trois pays veulent mettre en avant leur volonté d’avancer ensemble sur le climat, le Brexit «sera bien sûr au menu des discussions», a souligné Mark Feierstein, du Conseil de sécurité nationale (NSC). «Nous souhaitons évoquer ce que cela signifie pour nous et comment nous pouvons coordonner nos efforts».

Les trois dirigeants, qui s’exprimeront en début d’après-midi lors d’une conférence de presse commune, devraient aussi être interrogés sur Donald Trump, en lice pour succéder à M. Obama en janvier.

Lors d’un discours mardi en Pennsylvanie, l’exubérant candidat républicain a réaffirmé qu’il entendait renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena, ou Nafta en anglais), source selon lui de tous les maux pour les travailleurs américains.

«Si (le Canada et le Mexique) ne veulent pas d’une renégociation (...), j’indiquerai que l’Amérique entend se retirer de l’accord», a-t-il lancé.

Gare au 'repli'

Au même moment, depuis Ottawa, M. Trudeau mettait garde contre la tentation du «repli» et du «protectionnisme» qui se fait aux dépens de la croissance économique.

Lors d’une visite à la Maison Blanche début mars, le jeune dirigeant canadien, qui ne cache pas son admiration pour le président américain, nourrissant les comparaisons entre l'«Obamania» d’hier et la «Trudeaumania» d’aujourd’hui, s’en était tenu à une réponse très diplomatique sur le milliardaire.

Les Etats-Unis, le Canada et Mexique, ne craignent-ils pas que le Brexit n’affaiblisse, par ricochet, leur accord de libre-échange ou ne suscite des interrogations sur son bien-fondé?

L’exécutif américain estime que la comparaison avec les soubresauts de la construction européenne n’est pas pertinente.

«Les pays en Amérique du Nord ont choisi une voie différente qui fonctionne bien pour nous», souligne Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama. «C’est une stratégie qui a bénéficié à l’économie et à la sécurité nationale de tous nos pays.»

La Maison Blanche a annoncé que les trois pays allaient renforcer leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Avec un objectif pour l’ensemble du sous-continent nord-américain: produire, d’ici 2025, 50% (contre 37% en 2015) de leur électricité grâce à des «énergies propres» (renouvelables + nucléaire).

«C’est un objectif ambitieux mais qui peut être atteint au niveau du continent», a assuré Brian Deese, proche conseiller de M. Obama.

A l’occasion de ce sommet, le Mexique se joindra par ailleurs à l’engagement, déjà pris par les Etats-Unis et le Canada, de réduction des émissions de méthane (puissant gaz à effet de serre) de 40 à 45% d’ici 2025 par rapport à leur niveau de 2012.