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Brexit: Hollande prend la température politique en France avant Berlin et Bruxelles

26 juin 2016, 07:50

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Brexit: Hollande prend la température politique en France avant Berlin et Bruxelles

 

Cambadélis, Sarkozy, Mélenchon, Le Pen... François Hollande a effectué samedi un tour d’horizon de l’ensemble des formations politiques représentées au Parlement pour préparer les initiatives françaises post-Brexit.

Premier interlocuteur du chef de l’Etat, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis l’a assuré que la Grande-Bretagne n’était plus en position de «fixer l’agenda de l’Europe».

«Il n’est pas temps de tergiverser», a-t-il poursuivi sur le perron de l’Elysée, manifestement pressé de voir Londres quitter le giron de l’Union européenne.

Nicolas Sarkozy a ensuite jugé «vital» que la France prenne «une initiative très forte» en faveur d’un nouveau traité européen. Elle serait selon lui le signe que les «peuples d’Europe comprennent qu’ils ont été entendus».

Le cofondateur du Parti de Gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, est sorti «consterné» de son entretien avec le chef de l’Etat, qui était entouré du Premier ministre Manuel Valls et du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc-Ayrault. Les propositions de François Hollande n’étaient «qu’une agitation et des bricolages».

Puis la présidente du Front national Marine Le Pen a profité de l’occasion pour réclamer de nouveau un référendum sur la sortie de la France de l’UE, essuyant une fin de non recevoir de François Hollande. «Il ne sera tenu compte d’aucun des signaux lancés pourtant depuis déjà de nombreuses années» par les Européens et le peuple français, en a-t-elle conclu, repartant avec «le sentiment d’être venue pour rien».

Plus tôt dans la journée, M. Ayrault avait ironisé à Berlin au sujet des propositions de ses adversaires politiques: «Il y en a qui, parce qu’ils sont dans le désarroi, ne savent pas quoi proposer. Ils disent +traité, traité+, d’autres disent +constituante+, +référendum+». «C’est plutôt des messages d’impuissance. Il faut proposer des choses concrètes, acceptables par les 27», avait-il préconisé.

«L’assistant» d’Angela Merkel

Le patron des centristes de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a lui aussi plaidé pour une sortie du Royaume-Uni «la plus rapide possible». Sylvia Pinel, présidente du Parti radical de gauche (PRG) a réclamé une «une Europe fédérale» dont le couple franco-allemand serait le «moteur».

Les écologistes d’EELV, par la voix du secrétaire national, David Cormand, attendent des «signaux forts», notamment l’interruption des discussions autour du Tafta, le traité de libre-échange négocié entre les Etats-Unis et l’UE.

«Le temps est venu d’une refondation progressiste de l’Europe pour aller vers un nouveau traité de progrès social et écologiste», a renchéri le secrétaire national du PCF Pierre Laurent. Il a proposé une «conférence citoyenne nationale pour animer le débat public national sur les enjeux européens».

Le président du MoDem, François Bayrou, a demandé «que la position de la France soit nette», concernant «la nouvelle organisation» et «le fait qu’il faut que la Grande-Bretagne entre dans le processus des nouveaux rapports et de la sortie».

«J’avais rendez-vous avec le président de la République et j’ai été reçu par l’assistant de Mme Merkel», a raillé le souverainiste Nicolas Dupont Aignan, président de Debout la France, après avoir remis à François Hollande son «traité alternatif pour une Europe des nations et de la coopération» et avoir reçu une «fin de non recevoir absolue».

Le chef de l’Etat sera lundi à Berlin pour y retrouver la chancelière Angela Merkel et Matteo Renzi. Puis il participera mardi et mercredi à un sommet européen post-Brexit.

Depuis vendredi, François Hollande a multiplié les entretiens avec les dirigeants étrangers, appelant à un «sursaut européen» après le choc du Brexit.

Recevant samedi matin le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il a appelé à une sortie «en bon ordre» de la Grande-Bretagne de l’UE, le Brexit soulevant selon lui «une interrogation pour toute la planète».

François Hollande s’était montré cependant encore plus tranchant la veille, souhaitant que cette sortie soit «rapidement appliquée».

Et lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, tous deux ont souligné que le Brexit ne devait pas ouvrir une «période d’incertitude» pour l’Europe.

La journée s’est achevé par un «dîner informel» avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi à l’Elysée. L’entourage de M. Hollande a fait état à l’issue du dîner d’une «grande convergence de vues» entre les deux hommes «sur la manière de traiter la sortie du Royaume Uni et surtout de relancer l’Europe».