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Euro-2016. Angleterre: frein à main, contre-pied et prise de tête

21 juin 2016, 16:14

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Euro-2016. Angleterre: frein à main, contre-pied et prise de tête

 

Comme ces Bleus qu'ils pourraient retrouver en quart de finale de l'Euro-2016, les Anglais présentent un peu le même profil: une défense qui a finalement pris le pas sur une attaque décevante. Et le sélectionneur Roy Hodgson est escorté par les questions avant les 8e de finale.

Rooney différent mais toujours indispensable

Contre la Slovaquie, les Trois Lions ont frappé 29 fois au but sans trouver l'ouverture (0-0). Ils ont beau changer d'hommes et de système, le constat est invariable: ils dominent outrageusement leurs matches mais se montrent incapable du moindre réalisme dans la surface.

Jamie Vardy et Daniel Sturridge, qui avaient sauvé l'Angleterre contre le pays de Galles (2-1) lors d'un match qui s'est joué avec les tripes plus que la tête, ont rejoint Harry Kane et Raheem Sterling dans les rangs des déceptions. Qui sera le prochain sur la liste? Marcus Rashford?

L'enseignement principal de ces trois matches, c'est que Wayne Rooney, après tant d'années à servir son pays et malgré son recul au milieu, a toujours les clés de cette jeune attaque qui devait être l'atout majeur de la sélection.

Sans leur leader, préservé pour la suite au détriment d'une confiance à entretenir, ses coéquipiers ont buté sur le verrou slovaque.

Car ce n'est plus tant sa présence face au but qui est utile que sa vista et sa science du jeu pour optimiser le rendement de ses partenaires.

Hodgson se tend

La conséquence logique de cette "frustration" naissante, c'est que le climat se tend autour du sélectionneur. Et le placide Roy Hodgson a même musclé son discours, assurant que "quelqu'un allait bientôt payer" l'addition. Est-ce le signe que la nervosité le gagne?

Samedi, le président de la fédération anglaise (FA) ne lui a pas fait un cadeau en dissertant sur les conditions de sa prolongation, mais avant cela, les choix d'Hodgson avaient déjà été attaqués.

Il lui a été reproché aux premier et deuxième matches d'avoir été passif en laissant sur le banc Vardy et Sturridge, finalement "décongelés" en désespoir de cause contre les Gallois.

Lundi, c'est son choix de procéder à une large revue d'effectif qui n'a pas été payant et interroge. En filigrane, certains estiment, comme l'ex-Gunner John Hartson, que six changements "c'est beaucoup trop" et que cela démontre une certaine arrogance quand il aurait mieux fallu conserver ce qui avait fonctionné.

"J'aurais fait jouer Rooney", a ainsi tonné Chris Waddle. Pour l'ex-Marseillais, c'est le remplaçant du Mancunien qui cristallise les problèmes. "Malheureusement pour lui, Wilshere manque de rythme et a perdu des ballons faciles. L'Angleterre ne sait pas utiliser la largeur. C'est facile à dire maintenant mais ils savaient que leurs trois premiers adversaires allaient jouer bas et contrarier l'équipe", a-t-il poursuivi.

Ce qui revient à pointer la constitution du groupe, avec cinq attaquants axiaux et seulement deux ailiers...

La défense ne fait plus parler

Elle était présentée comme le maillon faible et, à part une faute de main de Joe Hart, elle est jusque-là passée entre les gouttes.

Kyle Walker, le "meilleur anglais jusque-là" selon l'ex-international Paul Merson, a même fait très forte impression dans le couloir droit.

Malgré tout l'axe n'a pas vraiment été testé et reste en liberté conditionnelle. Le manque de communication entre Hart et Smalling occasionne ainsi pas mal de sueurs froides alors que Cahill, même s'il a fini la rencontre, s'est tenu la fesse droite...

Maintenant que l'essentiel est fait, l'Angleterre espère juste se retrouver face à des adversaires plus ambitieux et réussir à tirer son épingle du jeu.

"Si on rencontre la France, ce sera intéressant car ils nous poseront d'autres questions et joueront différemment, s'est ainsi projeté Hodgson. On pourra alors voir qu'on est aussi capable de bien contre-attaquer".

On verra également très rapidement ce que son arrière-garde a réellement dans le ventre.