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Incursion en Chine: Shenzhen, une (vraie) «smart city» qui en jette…

20 juin 2016, 20:03

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Incursion en Chine: Shenzhen, une (vraie) «smart city» qui en jette…

 

Contextualisons d’emblée: on était uniquement à Shenzhen, une «smart city», une mégalopole d’environ 14 millions d’habitants qui s’étend sur 2 000 km² de verdure, rivières et gratte-ciel, à 55 minutes seulement de route de la vertigineuse Hong Kong.

Trente-cinq ans de cela, Shenzhen n’était qu’une bourgade anodine de pêcheurs. Il y avait aussi quelques usines manufacturières dans la région avoisinante. Aujourd’hui, c’est une ville intelligente qui abrite le quartier général de Huawei, le géant des nouvelles technologies qui y a implanté son campus universitaire qui regroupe des milliers de jeunes développeurs et informaticiens de tous les niveaux possibles. Outre d’impacter sur la téléphonie, Huawei impacte ainsi sur la ville qui l’abrite.

Chez nous, comme ailleurs, le concept de «ville intelligente» provoque souvent un engouement abusif (rappelons-nous du premier budget de Lepep, celui de Vishnu Lutchmeenaraidoo, dont les mesures glissent lentement sous le tapis) et des débats souvent contradictoires entre politiciens, architectes, urbanistes et experts en énergie verte et/ ou en toutes sortes.

 

À Shenzhen, impressionnante ville verticale (en moins impressionnant certes que New York ou Hong Kong) et végétale (à l’image de Washington DC, par exemple), par contraste, le concept «smart» signifie des initiatives. Qui permettent à la fois une révolution urbaine et une révolution économique à travers le prisme des nouvelles technologies.

À nos yeux neufs de visiteur, Shenzhen incarne le passage d’une économie basée sur la transformation de matières premières et de la pêche à une économie de la connaissance. Shenzhen et Huawei représentent le ‘shift’ stratégique de la Chine : de l’usine du monde à une économie intelligente, pointue et puissante.

L’autre impact visible: c’est le retour à une forme de densité urbaine dans laquelle les autorités de Shenzhen tentent, avec succès, de préserver la diversité et de créer des attraits touristiques, sources de créativité qui est le moteur de l’économie de la connaissance.

Ville intelligente à travers le prisme de la durabilité et des technologies. Mais si le concept de «ville intelligente» provoque un grand engouement en ce moment, il dissimule aussi des initiatives dont il est essentiel de débattre afin de ne pas reproduire certaines erreurs du passé et de replacer le citoyen au cœur de son environnement. Plutôt que de subir cette vague urbaine, le gouvernement veut la planifier, et faire mentir l’adage selon lequel «en Inde, la planification d’une ville commence après sa construction». Des villes mieux organisées, plus accueillantes, pourraient à leur tour jouer un rôle de catalyseur économique. Elles génèrent déjà 63% des richesses du pays.

En matière d’urbanisme, l’accent est sur la construction de bâtiments verts, économes en énergie. Et les habitants sont consultés à travers les réseaux sociaux (propres aux Chinois) pour entendre et traiter leurs doléances et recommandations. Au lieu d’imposer la formule de la ville idéale. On est assez loin ici des autres aspects anti-démocratiques souvent dénoncés en Chine…

Grâce à des décideurs efficaces, le plan de métro de Shenzhen permet de sillonner facilement la ville.

On peut aussi faire une belle balade en front de mer sur plusieurs kilomètres.

Dans le district de Nanshan (il y a six districts à Shenzhen), on a le souffle coupé par la magnificence des parcs à thèmes : Happy Valley, Windows of the World (on peut se faire photographier devant la Tour Eiffel, devant les chutes de Niagara, le Taj Mahal et les pyramides – en tout 130 reproductions en échelle réduite mais identiques). Et Il y a aussi les China Folk culture villages…

Plus loin, il y a la salle de spectacle de Shenzhen, le musée municipal gratuit racontant Shenzhen de la pré-histoire à nos jours, le centre des expositions et la Book city… Bref, un tourbillon de culture et de verdure. De quoi nous faire rêver avant de rentrer chez nous où nos politiciens (trop légers) ne peuvent même pas mener à bon port un projet de métro léger…

 

Nad SIVARAMEN (de la Chine)