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Obama, grand protecteur de grands espaces

18 juin 2016, 19:02

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Obama, grand protecteur de grands espaces

 

Barack Obama a opté pour un week-end en famille dans le Parc national de Yosemite. Pour profiter de la beauté à couper le souffle des lieux. Mais aussi pour vanter son bilan.

Premier président américain en exercice à se rendre dans cet écrin naturel depuis John F. Kennedy en 1962, M. Obama a fait de la protection des espaces naturels l’une des signatures de ses années à la Maison Blanche.

Depuis 2009, il a protégé plus de 100 millions d’hectares, sur terre et en mer, à travers le pays, plus qu’aucun de ses prédécesseurs (une large partie est liée à un sanctuaire marin autour d’îles et d’atolls dans le Pacifique).

Il s’est appuyé pour ce faire sur l’Antiquities Act, loi signée en 1906 par Theodore Roosevelt, ardent défenseur de la préservation des ressources naturelles.

Pour M. Obama, qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité et n’a eu de cesse de dénoncer l’obstruction systématique du Congrès, dominé par ses adversaires républicains, ce texte fut une aubaine.

Il permet au président d’agir vite pour préserver des espaces menacés, qui peuvent ensuite être transformés en Parcs Nationaux lorsque le Congrès s’empare du dossier. Le Grand Canyon, la Vallée de la Mort (Death Valley) et des pans entiers de l Alaska en ont bénéficié.

Seize présidents y ont eu recours avant lui. Seuls trois, tous républicains, n’en ont pas fait usage: Richard Nixon, Ronald Reagan, et George H. W. Bush.

D’ici son départ en janvier, M. Obama pourrait trancher sur d’autres projets qui l’attendent sur son bureau. En bonne place: l’expansion de la réserve marine de Papahānaumokuākea, à Hawaï, créée il y a dix ans par George W. Bush, qui abrite nombre d’espèces endémiques.

Au fil des décennies, ces désignations ont parfois été sources de polémiques dans la mesure où elles sont notamment synonymes d’interdiction de nouveaux forages et exploitations d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).

Une poignée d’élus du Congrès dénoncent avec véhémence le bien fondé de ce texte et ce qu’ils estiment être le fait du prince.

Tempêtant contre la mauvaise gestion fédérale des territoires et déplorant un frein au développement économique, ces élus ont tenté à plusieurs reprises, sans succès, de le mettre en pièces.

De fait, le système des Parcs nationaux, «la meilleure idée de l’Amérique», reste populaire à travers le pays.

Les quelque 400 Parcs nationaux que comptent les Etats-Unis ont accueilli 305 millions de personnes en 2015, un record.

'Spectaculaire !'

«Spectaculaire !», a lancé le président en visitant vendredi les grottes de Carlsbad, perdues dans les paysages montagneux et arides du Nouveau-Mexique.

«C’est pas cool ?», a-t-il ajouté en se tournant vers les journalistes dans un message qui semblait plutôt destiné à emporter l’adhésion de ses deux filles adolescentes, Malia et Sasha.

Quelques heures plus tard, à l’issue d’un survol spectaculaire d’une série de cascades, dômes et pics de granit, la «First Family» rejoignait le parc national de Yosemite, dans l’est de la Californie.

Ce voyage en famille, qui rappelle celui effectuée à l’été 2009 à Yellowstone au début de son premier mandat, vise aussi à marquer, avec quelques mois d’avance, le centenaire de la création des Parcs nationaux.

Mais à sept mois de son départ, les ONG environnementales appellent le président démocrate à n pas s’arrêter là.

«Ce qu’il a fait est significatif», estime Sharon Buccino, du National Resources Defense Council (NRDC).

«Mais son bilan en matière de protection des espaces sera réellement jugé à l’aune de ce qu’il fera dans le temps qui lui reste», ajoute-t-elle dans une entretien à l’AFP.

Ce long week-end familial loin de Washington intervient à l’issue d’une semaine endeuillée par la fusillade d’Orlando, le plus meurtrière jamais enregistrée sur le sol américain.

Avant de s’envoler pour l’Ouest afin de défendre son bilan environnemental, M. Obama a par ailleurs essuyé une rude mise en cause sur une partie nettement plus controversée de son bilan: la Syrie.

Une cinquantaine de diplomates américains ont formé un groupe «dissident», qui critique le «statu quo» et réclame que les Etats-Unis frappent militairement le régime de Bachar al-Assad.