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Policier tué: hors service, les policiers pourront rester armés après l'état d'urgence

15 juin 2016, 08:40

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Policier tué: hors service, les policiers pourront rester armés après l'état d'urgence

Les puissants syndicats de police, reçus mardi place Beauvau après l'attaque jihadiste contre un policier et sa compagne tués, ont annoncé avoir obtenu que les policiers restent armés hors service, mesure jusqu'ici autorisée pendant l'état d'urgence, jusqu'au 26 juillet.

"Le ministre nous a annoncé que l'autorisation du port d'armes serait prolongée au-delà de l'état d'urgence", a affirmé Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP-FO. La mesure "va être pérennisée", a également déclaré Philippe Capon, secrétaire général d'Unsa Police.

Actuellement, policiers et gendarmes sont autorisés à êtres armés en permanence, y compris hors service et sur la base du volontariat, dans le cadre de l'état d'urgence ayant suivi les attentats de novembre 2015.

Cette mesure exceptionnelle faisait suite à la mort de trois d'entre eux - Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe - lors des attentats de janvier 2015.

Mettant en avant l'émotion dans leurs rangs, les syndicats ont aussi demandé que soit mieux préservé l'anonymat des policiers dans les médias et les procédures. 

"Au-delà du policier en uniforme, c?est aujourd'hui à sa famille que ces lâches s?en prennent", a déclaré Yves Lefebvre d'Unité police SGP-FO (deuxième syndicat) demandant que "tout soit mis en oeuvre" pour éviter "de tels actes".

Beaucoup veulent de "nouveaux moyens juridiques" sur les conditions de la légitime défense par exemple. Et posent la "question de la sécurité des condamnations" et du "suivi des radicalisés".

"Il faut instaurer des mesures administratives", a proposé Patrice Ribeiro de Synergie (second syndicat d'officiers), "y compris pour tous ceux ayant déjà purgé une peine de prison" comme Larossi Abballa, le jihadiste qui a tué lundi soir un policier et de sa compagne à Magnanville (Yvelines).

- "Lourd tribut" -

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu au commissariat des Mureaux (Yvelines) où travaillait le commandant de police tué et où l'émotion était très palpable, a parlé d'un "abject assassinat". Il a indiqué que la mise en berne des drapeaux des édifices du ministère de l'Intérieur pendant trois jours. Une minute de silence sera aussi observée mercredi à midi" dans tous les services du ministère.

"Je voudrais dire l'indignation qui est la mienne face aux propos qui sont tenus depuis des semaines à l'égard des policiers, dont on a vu à quel point ils paient un lourd tribut", a souligné mardi soir sur France 2 Bernard Cazeneuve, alors que les policiers ont été accusés de violences lors des manifestations contre le projet de loi travail.

"Cet après-midi, dans les rues de Paris où il y avait des hordes de manifestants violents, nous avons vu des manifestants crier +un policier, une balle+, + policiers, la France vous hait+, après ce qui s'était passé hier", a-t-il dénoncé.

"On ne peut pas continuer comme ça ce cycle infernal: un jour des cibles, un jour encensés", comme après les attentats de janvier, a renchéri Philippe Capon de l'Unsa-police (troisième syndicat), pour qui "il faut inventer quelque chose".

La droite, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en tête, ont demandé des comptes au gouvernement, surfant notamment sur les propositions des syndicats de policiers.

Interrogé sur la possibilité de mesures de sécurité supplémentaires, le Premier ministre, Manuel Valls, a fait valoir que "des mesures ont déjà été prises pour la protection des policiers". "Nous n'allons pas adopter à chaque fois une nouvelle mesure".