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La semaine vue par Gilbert Ahnee

12 juin 2016, 10:19

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La semaine vue par Gilbert Ahnee

Lundi 06 juin 2016

Nadim Edoo lance un truc, cela vaut des désagréments à quelqu’un d’autre, puis il se rétracte. C’est quoi ces plaisanteries à deux balles ?

Faites voir vos ardoises !

Enbilanez-vous. Imaginative, inventive, toujours capable de débusquer le coup fourré, la fronde anti-Bhadain a bien évidemment indiqué, sur nos multiples agoras virtuelles, les divers projets machiavéliques qu’est susceptible de cacher la décision du ministre de présenter un bilan de son action. Même les moins spontanément remontés n’ont pas manqué de rappeler ce qui, selon eux, alourdit le bilan, dont les pertes d’emplois entrevus dans le secteur du Global Business. OK, retenons tous les arguments de l’accusation. Mais accordons au moins un point à la défense : le bilan, c’est pas mal, non, comme démarche ?

L’un dira que c’est la dernière trouvaille d’Iznogoud pour montrer qu’il mérite mieux que quiconque la place du calife, d’autres suggéreront qu’il se positionne surtout pour le poste de ministre des Finances qui se libérera à un moment ou à un autre. On ne va quand même pas perdre du temps à établir qu’une spéculation est plus infondée qu’une autre. Peu nous importent les motifs cachés que savent reconnaître ces exégètes qui lisent dans les gaz d’échappement des autobus individuels. Revenons au fait incontestable : qu’il l’ait enjolivé ou qu’il ait passé sous silence l’un ou l’autre élément, le fait est qu’un ministre mauricien a choisi de présenter un bilan à ses concitoyens.

Un bilan, c’est quoi ? C’est le fait d’un responsable qui considère qu’il doit être redevable, accountable. À Maurice, cela relève d’une nouvelle culture politique, une manière de rendre compte, de rendre des comptes.

Désormais on les attend tous. Sinatambou, Baboo, Koonjoo…

Mardi 07 juin 2016

Un des meilleurs jockeys mauriciens avoue, à un comité disciplinaire, qu’il ne sait pas lire. Estce crédible ? Quel échec, notre école…

Êtes-vous brutes ?

En quels termes ? Imaginons ceux d’un journaliste étranger, disons de la BBC, décrivant ces deux hommes. Il pourrait être tenté de présenter SAJ comme un “long-serving statesman”, PRB comme un “veteran MP”. Quelle ne serait pas sa déception, et la nôtre avec, de constater que l’aîné de nos parlementaires peut se comporter, à l’Assemblée, en Lead Pom Pom Boy de la Shouting Brigade. Le mauvais jeu de mots sur le nom du député Bhagwan était stupide, prétendre que cela était l’effet d’une particularité de prononciation fut, de surcroît, minable. Bérenger, dont le mauvais comportement, lui, ne surprend guère, tant on y est habitué, aura finalement le mérite, en comparaison, d’être un élève dissipé jusqu’au bout. C’est lui, c’est son karma de brute épaisse, il ne va pas prétendre qu’il a dit polichinelle et qu’on a entendu criminel. Moins tortueux, peut-être, mais aussi désespérément grossier.

Lorsque cette génération des années 70 sera partie, lorsque les séances seront retransmises en direct, lorsque le ML aura confié à Fowdar la rééducation de Rutnah – fer sa res trankil, dixit SAJ – pourra-t-on espérer à nouveau un peu de tenue à la Chambre ? Aujourd’hui que les indemnités parlementaires seraient susceptibles d’attirer plus d’un HSC+5, est-il possible de penser que les partis auront quelques arguments pour attirer des candidats mieux éduqués, moins rustres ? Peut-on leur demander, même à trois ans et demi de l’échéance, de commencer leur exercice de sélection, de formation, de simulation de responsabilité ? MQA Approved. HRDC refunded. Pourquoi pas ?

Mercredi 08 juin 2016

La présidente invite l’éducation à se réinventer. Que manquera-t-il à ce chantier ? L’argent ? La capacité d’innover ? L’éthique du partage…

Bien au-delà du pouvoir

Évaluer l’outil. Le Prevention of Corruption Act (PoCA) fut adopté en 2002, SAJ alors PM, après les recommandations d’un comité d’élite présidé par l’actuel ministre Collendavelloo, comprenant aussi les ministres Gayan et Bodha. Que du beau monde ! Et un texte, on imagine, que ces parrains – tous juristes – souhaiteraient encore défendre. Certes, nous l’avons appris, il faut utiliser avec prudence l’expression «intérêt personnel», la Cour suprême au moins ne la comprenant pas comme notre foule de procureurs called to the bar les après-midi, à nos multiples buvettes de quartier. Ainsi, en l’état actuel de la jurisprudence, celle fournie par le jugement Matadeen/Caunhye du 25 mai 2016, s’il devait un jour y avoir des poursuites dans l’affaire SunTan, l’éventuel justiciable Ajit Boolell pourrait-il trouver un intérêt personnel à un PoCA sans dents, privé de l’incisive de l’article 13(2) ?

Non, l’homme n’est pas aussi pense-petit. Plutôt que se résigner à n’avoir plus qu’une législation désormais jugée forme sans contenu, le DPP veut savoir, du Privy Council, s’il considère, lui aussi, le texte de 2002 de peu d’utilité pour cerner les délits, convaincre les coupables et leur infliger une peine appropriée. Si les Law Lords confirmaient la jurisprudence Matadeen/ Caunhye, il faudrait alors, de préférence dans le plus large consensus démocratique possible, amender la loi pour retrouver, en corrigeant ses défaillances, l’esprit et l’effet recherchés par les législateurs. Si Londres, décidait de quash le jugement du 25 mai, le plus important, à terme, serait l’arsenal juridique retrouvé, réhabilité, recommissioned.

Jeudi 09 juin 2016

Comment – se demande Davin A. – contrer les retours décroissants ? «Well with ideas», dit le trader. Des idées, védir des gens qui pensent…

Security audit

Ayo… Ki zes ankor ? Quand, la dernière fois, êtes-vous allé à l’île-aux-Cerfs ? Dans la navette, le port d’un gilet de sauvetage vous a-t-il été demandé ? Conseillé au moins ? Suggéré ? Ah, vous non plus n’avez pas vu le moindre gilet à bord, l’équipage n’en avait pas…

Le pays était encore sous le choc du drame de Grande-Rivière-Sud-Est qu’on apprenait l’alerte lancée, au Nord cette fois, pour tenter de retrouver un groupe de plongeurs éloignés de leur embarcation. Selon le chef inspecteur Jean Stephane Botille, l’officier de la National Coast Guard qui a parlé à lexpress.mu, c’est assez fréquent que des plongeurs, pris par des courants assez forts, se retrouvent dans la même situation, parfois remontant à deux kilomètres du bateau. À ce jour, l’utilisation la plus avancée du GPS sous l’eau implique un câble relié à un récepteur/transmetteur GPS en surface. Dispositif lourd pour une simple plongée récréative. Mais à câble pour câble, pourquoi ne pas simplement imposer au moniteur/leader d’un groupe de plongée d’être rattaché à une bouée permettant à l’équipe de soutien en surface de toujours pouvoir localiser le groupe.

Les policiers, les professionnels des divers loisirs, les animateurs, connaissent les difficultés qui surviennent parfois, la palette des imprévus. Peut-on se livrer à un audit complet des sports à risques, des activités de loisir et de détente proposés aux Mauriciens comme aux touristes ? Il existe des normes, des certifications pour tout cela. Et un label sécurité international peut être un argument promotionnel de plus.

Vendredi 10 juin 2016

Même par défaut ou a contrario. Article suspect dans le code de Me Mohamed MP : un nwar touni, on pourrait, lui, le maltraiter ! SOS Bilal…

Déchosifier les choses

50 milliards. C’est, selon une estimation de 2011 de la société Cisco, le nombre d’objets qui, en 2020, seront connectés à l’Internet. D’une sonde introduite dans l’oesophage d’un malade pour son examen par un spécialiste à des centaines de kilomètres plus loin à un des senseurs éventuellement placés par la CWA sur ses tuyaux pour mieux identifier l’origine des pertes. Ou le dispositif de positionnement des autobus de Rose-Hill transport pour indiquer le temps d’attente à des usagers sur leurs smartphones. Et c’est pour promouvoir cet Internet des objets, Internet of Things (IoT) que le ministre concerné s’est engagé, ce vendredi, au Cabinet, à faire paraître un Action Plan.

Certains des gouvernants d’aujourd’hui l’étaient déjà en 87/88, lorsqu’on commença à parler d’informatique. Sur un ton grave et sentencieux, celui qu’on emprunte pour parler de ce qu’on ne connaît pas, Dieu, Shakespeare ou la sexualité des personnes du 3e âge, nos gouvernants nous assénaient quelques idées sur ce qu’ils pensaient avoir compris, soit pas grand-chose. Ce sont les opérateurs, dont ceux de service public, les usagers, les adolescents avec leurs Sinclair ZX 81 et leur Commodore 64 qui nous ont conduit à une perception adulte de la micro, nous ne le devons ni à des Action Plans, ni à des parcs informatiques d’État. De même pour l’IoT, ce sont les appareils interconnectés – soit des besoins et des solutions – qui feront avancer le schmilblik. Rôle de l’État : fournir de la bande passante et de l’énergie aux tarifs les plus bas.

Samedi 11 juin 2016

Immense progrès : reconnaître que l’on peut creuser les spécificités de Rodrigues sans pour autant vicier le lien républicain entre nos îles…

Badinophobie : est-ce décryptable ?

Sa kantité pa bon-la ? L’observation politique ne peut plus, aujourd’hui, se dispenser d’une tournée régulière des réseaux sociaux et des commentaires de sites d’information en ligne. Auparavant, il y avait deux, au plus trois éditoriaux dans la journée, ceux qui les signaient avaient le sentiment – légitime au demeurant – d’avoir éclairé le débat. Aujourd’hui, des opinions de lecteurs arrivent sans discontinuer aux rédactions. Et certaines récurrences invitent à tenter de comprendre les postures qui les provoquent. La méfiance, la hargne face à Roshi Bhadain nécessiteraient bien une telle tentative.

M. Bhadain a des qualités, chacun le sait, des ressources intellectuelles indéniables, une énergie à la tâche largement reconnue. Mais c’est rarement cela qu’évoquent les quelques accolades qu’il reçoit, ces dernières étant davantage des encouragements ou des promesses de loyauté. À quelles fins ? Allez savoir. Ses adversaires, quant à eux, lui rappellent sans cesse ses quelques erreurs stratégiques – enquêteurs de nuits, nominations de proches, combativité possiblement insuffisante pour défendre le DTAT avec l’Inde. Mais cela reste rationnel. En revanche, au-delà des reproches, il y a le rejet, la négation presque du droit de ce citoyen mauricien d’avoir une ambition. Par moments, cela paraît alors tellement irrationnel qu’on peut se demander si de tels obsessions et délires ne relèvent pas de peurs devenues archétypales. Provenant plus de l’inconscient social hérité que d’une conscience politique réfléchie. Comme une anticipation de l’autodéfense à laquelle inviterait – comment dit-on déjà ? – la caste dont on fait les Premiers ministres. Si son monopole était menacé.