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Parlement : Bad one, shaitan, criminel, bachara… la guerre des mots

8 juin 2016, 10:30

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Parlement : Bad one, shaitan, criminel, bachara… la guerre des mots

Tout a commencé, ce mardi 7 juin, au Parlement, après que le député Aadil Ameer Meea a fait un commentaire sur le voyage, à Londres, du ministre Roshi Bhadain et de l’Attorney General Ravi Yerrigadoo. C’était lors du Prime Minister’s Question Time. Profitant de l’occasion, le Whip de l’opposition s’est fendu d’un : «He needs another mission». Cela, à l’intention du ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance. Il a tout de suite été rappelé à l’ordre par la Speaker Maya Hanoomanjee : «Hon. Bhagwan, please stop making comments.»

Mais voilà que SAJ y est lui aussi allé de son petit commentaire, provoquant Rajesh Bhagwan. «He is not Bhagwan but Bad one», lui a lancé le Premier ministre. Le député mauve de répliquer, furieux : «I am not shaitan like certain people in this room. I am proud of my name.»

«CRIMINEL ! CRIMINEL !»

Entre-temps, la Speaker a eu toutes les peines du monde pour calmer Rajesh Bhagwan. «I am being patient. I am warning you for the last time», lui a déclaré Maya Hanoomanjee. Au tour de Paul Bérenger de s’emporter contre cette dernière pour avoir rappelé à l’ordre Rajesh Bhagwan et non le Premier ministre. Pourtant, a fait remarquer le leader de l’opposition, ce dernier «joue avec le nom d’un membre parlementaire». «It is a matter of pronunciation», a rétorqué SAJ d’un ton nonchalant.

Mais la situation devait dégénérer lors de la tranche des questions aux ministres. Xavier-Luc Duval était alors en train de déposer la liste des personnes recrutées comme Tourism Enforcement Officers par la Tourism Authority, en disant au député Rajesh Bhagwan qui l’interrogeait à ce sujet, «mo pou donn twa li». Mais le ministre du Tourisme aurait ajouté autre chose, ce qui a eu le don d’irriter d’abord le député, puis le leader de l’opposition.

C’est ainsi que Rajesh Bhagwan a pris la parole pour signaler : «I heard his remark.» Le ministre du Tourisme de répondre : «Rest trankil.» Le Whip de l’opposition de répliquer : «Al kasiet do !»

Pas en reste, le PPS Thierry Henry s’en est mêlé. En colère, Paul Bérenger est intervenu et a martelé «Criminel ! Criminel !» en direction du député du PMSD. «Lés case pasé», a-t-il poursuivi. Ce dernier devait répliquer en disant : «Bachara !» La majorité, prenant la défense de Thierry Henry, a réclamé l’expulsion du leader de l’opposition.

Intervenant pour calmer les esprits, Maya Hanoomanjee a demandé à Paul Bérenger à qui il adressait le mot «criminel». Au leader de l’opposition de répondre : «I said ‘criminel’ to him», pointant du doigt Thierry Henry. Il a été rappelé à l’ordre par la Speaker qui lui a demandé de retirer ses mots. «I am not withdrawing my words !» devait répondre le leader du MMM avant d’être expulsé.

BÉRENGER : «MME SPEAKER ÉNA ENN KOTÉ ZOREY»

«C’est infect de la Speaker.» Paul Bérenger n’a pas mâché ses mots vis-à-vis de la Speaker, hier, au cours d’une conférence de presse suivant son expulsion. «Mme Speaker éna enn koté zorey. C’est pour cela que le PPS (NdlR, Thierry Henry) se permet de traiter le leader de l’opposition à trois reprises de bachara», a déclaré le leader des mauves. «Ça, elle n’entend pas. Quand moi je le traite de criminel, ça elle entend.» Il est d’avis que le PPS Henry aurait dû avoir la «décence de rester tranquille après ce qui lui est arrivé», faisant allusion à son inculpation suivant un accident de la route ayant entraîné mort d’homme, en avril de cette année. Paul Bérenger a aussi critiqué un commentaire fait plus tôt par sir Anerood Jugnauth qui avait lâché : «Not Bhagwan but bad one.» Le leader de l’opposition s’est insurgé contre ce jeu de mots : «Une personne qui a de l’expérience joue avec le nom d’un député, c’est inacceptable.» Ce qui l’a surtout agacé c’est le fait que Maya Hanoomanjee n’ait pas demandé au Premier ministre de retirer ses mots. «C’est révoltant.»