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Rugby: les Saracens, plus «Saraboks» mais toujours seuls contre tous

14 mai 2016, 18:54

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Rugby: les Saracens, plus «Saraboks» mais toujours seuls contre tous

 

Longtemps critiqués outre-Manche pour leur forte teinte sud-africaine, les Saracens, adversaires du Racing 92 samedi en finale de la Coupe d’Europe, ont pris depuis quelques années un visage résolument anglais, mais aiment toujours cultiver leur différence.

«Oui, nous ne sommes pas beaucoup aimés, parce que la plupart des gens ne comprennent pas ou n’aiment pas notre façon de fonctionner. Nos adversaires n’aiment pas nos virées l’étranger, que nous prenions du bon temps et continuions à gagner. Il peut y avoir une part de jalousie», a lâché cette semaine le talonneur Schalk Brits.

Cette façon de fonctionner? Des voyages à New York ou à la fête de la bière de Munich pour cimenter le groupe.

Mais les «Sarries», club fondé au XIXe siècle, ont surtout été raillés pour leur politique de recrutement, qui a d’abord consisté, avec l’arrivée à sa tête du milliardaire anglais Nigel Wray en 1995, à faire venir des anciennes gloires (Sella, Pienaar, Lynagh, Justin Marshall), sans obtenir de résultats sur la durée.

En 2008, Wray cède la majorité du capital au milliardaire sud-africain Johann Rupert, qui vient avec dans ses bagages un directeur général également sud-africain, puis l’entraîneur et ancien international Springbok Brendan Venter.

Sous leur houlette, l’anonyme club de Watford (nord-ouest de Londres) a certes pris une nouvelle dimension, matérialisée par le premier titre de champion d’Angleterre de son histoire en 2011. Mais il a aussi acquis le surnom de «Saraboks» ou «Saffracens».

- Farrell et Itoje en têtes de gondole -

Une époque désormais révolue: sur les quinze titulaires lors de la demi-finale de Coupe d’Europe remportée le 23 avril face aux Wasps (24-17), onze joueurs étaient éligibles pour le XV d’Angleterre! Dont quelques pépites du centre de formation, comme les internationaux Owen Farrell, George Kruis ou Maro Itoje.

«Oui, quand je suis arrivé ici, il y avait beaucoup de Sud-Africains. Mais le but depuis a toujours été de créer un terreau fertile pour qu’émergent des joueurs anglais. C’est incroyable de voir le travail réalisé par le centre de formation», a expliqué Brits... Sud-Africain arrivé en 2009.

Le travail n’a pas encore payé au niveau continental, la faute à Clermont et Toulon, qui ont barré la route du somment européen aux Saracens ces quatre dernières saisons.

Ils l’ont touché de près en 2014, chutant seulement en finale contre le RCT (6-23).

«Nous n’avons pas été capables (de devenir champions d’Europe) il y a deux ans, peut-être parce que nous n’étions pas assez bons, peut-être parce que nous n’avions pas assez d’expérience. Je pense que désormais nous le sommes suffisamment», a souligné le manager irlandais des «Sarries» Mark McCall.

Toulon et Clermont éliminés, c’est cette fois le Racing 92 qui se dresse sur la route des ambitions des Saracens. Lesquels, en cas de succès samedi, deviendraient la première équipe anglaise à remporter la Coupe d’Europe depuis 2007. Ce serait un sacré de pied de nez adressé au rugby anglais.