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Donald Trump et les chefs républicains font un premier pas vers la «réunification»

13 mai 2016, 08:03

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Donald Trump et les chefs républicains font un premier pas vers la «réunification»

 

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump et les chefs du parti ont mené jeudi des premiers pourparlers à Washington en vue de mettre fin aux profondes divisions internes et bâtir un front commun contre la démocrate Hillary Clinton.

«Bien que nous soyons honnêtes sur nos différences, nous avons constaté qu’il existait aussi de nombreux terrains d’entente», ont déclaré dans un communiqué conjoint Donald Trump et Paul Ryan, l’homme fort du Congrès, président de la Chambre des représentants, et la plus haute personnalité républicaine à avoir refusé à ce jour de soutenir formellement le candidat à la présidentielle.

«C’était notre première rencontre, mais un pas très positif vers la réunification», ont estimé les deux hommes.

«Les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre quatre années supplémentaires d’une Maison Blanche Obama, ce que Hillary Clinton représente. C’est pourquoi il est crucial que les républicains se rassemblent autour de nos principes communs, promeuvent un programme conservateur, et fassent tout leur possible pour gagner cet automne», ont-ils ajouté, apparemment désireux d’apaiser les tensions et d’atténuer, au moins en public, leurs divergences -- même si Paul Ryan n’a pas encore apporté son soutien à Donald Trump.

La rencontre, événement politico-médiatique, s’est tenue dans les locaux du parti républicain, sous l’égide de son président Reince Priebus qui, fataliste, s’était immédiatement rallié à Donald Trump.

Des dizaines de journalistes et de manifestants démocrates cernaient l’immeuble où il a également rencontré d’autres responsables républicains de la Chambre, avant de se rendre de l’autre côté de la colline du Capitole pour voir les responsables républicains du Sénat lors d’une réunion qualifiée de «très constructive» par le chef de la majorité Mitch McConnell.

Avant de quitter la capitale fédérale, le candidat a renchéri sur Twitter: «Très bonne journée à Washington avec Paul Ryan et les chefs républicains. Les choses se passent très bien!»

- Transition en douceur -

L’unité «ne se fera pas en 45 minutes», a prévenu Paul Ryan lors d’une conférence de presse.

Mais le Speaker a insisté sur le fait qu’il était «encouragé» par la rencontre. Les deux hommes ont discuté de principes tels que la séparation des pouvoirs, l’interprétation de la Constitution, l’avortement et le rôle de la Cour suprême, des sujets chers aux conservateurs, et sur lesquels Donald Trump a envoyé des signaux contradictoires dans le passé.

«Nous sommes en train de planter les graines de l’unité, afin de combler le fossé de nos différends», a déclaré Paul Ryan. Et il a ajouté qu’il présiderait bien la convention d’investiture de Cleveland, du 18 au 21 juillet, comme les règles le prévoient, à la demande du candidat.

Sa résistance initiale à sauter à bord du «train Trump» pourrait lui permettre de négocier un socle de principes et peut-être de propositions précises, afin d’éviter le délitement de la droite à l’approche de la présidentielle.

En ne précipitant pas son ralliement, il facilite la transition des républicains qui étaient consternés par la personnalité et les idées de Donald Trump, notamment sa proposition en décembre de fermer les frontières aux musulmans.

Donald Trump a d’ailleurs expliqué mercredi que ce n’était «qu’une suggestion», sur la radio Fox News.

A ce stade, la perspective d’un candidat dissident à la présidentielle pour sauver l’honneur conservateur s’estompe. Beaucoup de républicains veulent sauver les meubles et conserver la fragile majorité républicaine au Sénat, les législatives ayant lieu en même temps que la présidentielle. La majorité à la Chambre est en revanche solide.

Hillary Clinton tentait d’exploiter la désunion républicaine en citant bout à bout, dans une vidéo web, les déclarations de républicains comme Mitt Romney et Marco Rubio traitant Donald Trump de «charlatan» ou d’homme «narcissique» et «vulgaire». Mais les démocrates veulent aussi convaincre les Américains que l’écart est faible entre les positions du parti républicain et celles du milliardaire.

«Sur le fond, Donald Trump et les républicains sont sur la même longueur d’ondes», a dit le sénateur démocrate Chuck Schumer. «Des réductions d’impôts pour les riches ? Creuser le déficit ? Pour Donald Trump et les sénateurs républicains, ce sont d’excellentes idées».