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Baie-du-Tombeau: expulsés de leur maison, mère et fils à la rue

11 mai 2016, 20:33

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Baie-du-Tombeau: expulsés de leur maison, mère et fils à la rue

 

Depuis deux jours, Marjolene Gateau, 50 ans, et son fils Germain, 18 ans, dorment dans un abri de fortune construit à même la rue. Une bâche protège les quelques biens de la famille. La quinquagénaire, qui est laboureur, a été expulsée de la maison qu’elle habitait depuis 25 ans, soit depuis sa séparation avec son compagnon.

Ce sont des policiers qui sont allés à son travail, le lundi 9 mai, pour l’avertir de l’ordre d’éviction. Le délai que lui avait accordé la cour pour évacuer les lieux avait expiré. À son arrivée une heure plus tard, elle découvre ses affaires placées çà et là en bordure de route. Il n’y avait plus de trace de la maison, qui a été détruite. Cette première nuit à la belle étoile a été une nuit blanche pour Marjolene, alors que Germain s’est laissé gagner par le sommeil, allongé sur un matelas placé à même le sol sur l’asphalte.

Depuis cet événement, Marjolene ne cesse de penser à l’avenir qui s’annonce sombre pour son fils et elle, n’ayant nulle part où aller. De temps à autre, ses voisins lui apportent un peu de soutien tandis que les plus pressés passent leur chemin sans se soucier de leur présence dans la rue. Heureusement qu’elle peut compter sur la générosité d’une de ses voisines qui leur apporte à manger.

Quand Marjolene est venue habiter la maison sise à la rue Bénitiers, Baie-du-Tombeau, le premier propriétaire la lui louait pour une somme de Rs 300, raconte la quinquagénaire. «Et puis, après quelques mois, il m’a demandé de m’occuper de l’entretien du jardin et en retour je n’avais pas à payer le loyer. J’ai accepté.»

Quelques années plus tard, la maison change de propriétaire mais les conditions restent inchangées, poursuit Marjolene. «Les nouveaux propriétaires étaient d’accord avec l’accord du précédent.» Toutefois, deux ans plus tard, un cyclone démolit une bonne partie de la maison. La quinquagénaire décide alors de changer de maison. «J’avais demandé une lettre de recommandation au propriétaire pour que je puisse avoir l’aide du gouvernement pour me procurer une maison, en vain.» Elle est contrainte de rester dans la maison, bien qu’elle soit endommagée.

Le coup de grâce arrive en décembre 2015 quand son propriétaire lui sert une pétition. En cour, elle apprend qu’elle a jusqu’au 9 mai pour évacuer les lieux. «Tou lakaz ki monn al gété pé dir mwa lor Rs 5 000. Avek lapey ki mo gagné mo pa pou kapav permet mwa sa pri-la.» Ne sachant plus à quel saint se vouer, Marjolene espère compter sur la générosité du public pour se trouver un toit.