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Frédéric Touati dément avoir obtenu sa naturalisation « en cinq jours »

4 mai 2016, 15:15

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Frédéric Touati dément avoir obtenu sa naturalisation « en cinq jours »

Shakeel Mohamed allègue que le promoteur de Plaisance City a obtenu la naturalisation mauricienne en cinq jours seulement alors que l’ancien régime la lui avait refusée pour «raisons sécuritaires». Frédéric Touati nous a reçus dans un hôtel d’affaires de la capitale, le mardi 3 mai. Il a expliqué son projet dont la pose de la première pierre a eu lieu la semaine dernière en présence de sir Anerood Jugnauth.

Savez-vous qu’un député de l’opposition (NdlR, Shakeel Mohamed) a allégué au Parlement que vous avez obtenu votre naturalisation en cinq jours?

Oui, il a apostrophé le Premier ministre en énonçant lui-même ce qu’il croyait savoir. Ce qui n’est pas la vérité. Ce sont des propos diffamatoires. Du temps de l’ancien gouvernement, cela fait cinq ans qu’on travaille sur Plaisance City. Cela fait dix ans que j’habite Maurice et que j’y ai construit ma maison et 20 ans que je viens à Maurice. Mon premier dossier de naturalisation a été déposé en 2012, par des avocats mauriciens. Le premier dossier a duré deux ans. On n’a pu exposer nos projets. On n’a jamais pu rencontrer le Premier ministre.

Pourquoi ?

Je ne sais pas. Le projet ne les intéressait pas. J’ai fait beaucoup de choses en France et en Europe et je suis venu faire du social à Maurice. Je ne suis pas venu faire des Integrated Resort Schemes (IRS). Je suis venu faire du social avec des appartements écologiques. C’est une EcoCity avec 100% d’énergie produite par notre site lui-même. Pendant deux ans, mon avocat a fait le pied de grue devant le bureau du Premier ministre.

Il s’appelle ?

Kushal Lobine. Il a déposé mon dossier, tout était conforme. Ce qui a été dit contre moi est diffamatoire et si cela devait continuer, je ne m’arrêterai pas là. C’est grave pour ma personne, ma famille et même pour le projet Plaisance City dont les coups de pioche vont démarrer en juillet.

Ce monsieur est en train de m’instrumentaliser et d’instrumentaliser mon projet pour régler ses comptes avec le gouvernement. Pendant deux ans, le gouvernement n’a pas voulu me rencontrer. Quand le nouveau gouvernement est arrivé en décembre 2014, j’ai relancé les démarches avec un nouvel avocat, Me Avinesh Dayal.

Me Avinesh Dayal ? Son père était alors ministre !

Cela n’a rien à voir. Il a pris le dossier parce que Me Lobine m’a dit qu’il ne peut plus rien faire et qu’il fallait que je prenne un autre avocat car il est proche de l’ancien gouvernement. J’ai demandé un avocat recommandable et on m’a orienté vers Me Dayal qui est un jeune dynamique.

Il a repris les dossiers qui avaient été déposés avant puisqu’il n’y a pas eu de nouvelles enquêtes. J’ai exposé au gouvernement et au Premier ministre mon programme basé sur 1 200 logements, de 50 km2 de bureaux et de commerces avec un hôtel 4-étoiles et un 3-étoiles. Tout cela dans un secteur qui n’est pas développé jusqu’ici: l’aéroport.

On a pris mon dossier début décembre. En mai, j’ai eu mes papiers. Cela a pris deux ans et six mois. Deux ans sans que rien n’avance et, en six mois, j’ai tout obtenu. Ce n’est pas, contrairement à ce qu’allègue M. Mohamed, en cinq jours!

Mais Me Avinesh Dayal est surtout un proche du pouvoir. C’était la logique?

Pas du tout. Moi j’ai un dossier clean. J’ai un gros projet de Rs 4 milliards. J’ai été défendre mon projet devant tout le monde avec des plans 3D, en expliquant ce que cela apportait aux Mauriciens socialement, tous les emplois qui allaient être créés. Le seul engagement que j’ai pris, c’est que les petits contracteurs allaient obtenir 10% des contrats à venir.

Avez-vous le sentiment que Maurice est un pays où les contacts politiques sont vitaux pour faire du business?

Pas plus qu’ailleurs. Si vous avez un bon projet, cela marchera toujours.

Mais cela n’a pas marché sous l’ancien régime. Pourquoi ?

Posez-leur la question.

L’auteur de ces allégations est proche de l’ancien Premier ministre. Il est donc informé...

Je ne le connais pas, ce monsieur, et je ne me permettrai de faire ce qu’il a fait. Je ne veux pas parler de quelqu’un que je ne connais pas: ni de l’ancien Premier ministre ni de la personne qui m’a accusé à tort. La seule chose qu’il aurait dû faire, c’est aller ouvrir des dossiers, regarder des dates et se plonger dans un dossier.

Il allègue que l’ancien Premier ministre avait rejeté votre demande de naturalisation pour, selon lui, des raisons sécuritaires.

En 2014, j’ai reçu une lettre d’une ligne m’informant que ma demande a été rejetée. Raisons sécuritaires? C’est de la pure invention. Je travaille dans plusieurs pays d’Europe et en France. Mes casiers sont impeccables. L’ex-Premier ministre ne savait pas qui j’étais. Ce sont ses services qui m’ont bloqué. À ce moment-là, ils auraient dû me demander mon programme. Peut-être qu’ils n’étaient pas intéressés parce que je ne venais pas dépenser beaucoup d’argent dans les IRS destinés aux étrangers fortunés et mon projet ciblait les Mauriciens. Ça, ça ne rapporte pas beaucoup.

D’où proviennent ces Rs 4 milliards que vous injectez?

Nous avons acheté tous les terrains comptant. Nous les avons achetés des particuliers, des petits propriétaires terriens et non de l’État. Le reste, ce sont des montages financiers. Nous vendons en Vente en état futur d’achèvement.

Du moment que nous avons un certain quota de promesses d’achat, les crédits démarrent normalement. L’argent sortira des banques. Nous sommes un fonds d’investissement. Cela fait 15 ans que je fais de la promotion immobilière dans tous les pays. J’ai un associé à La Réunion. J’ai un autre associé qui est, lui, président de la Chambre de la construction. Il a construit des milliers d’appartements à La Réunion ces dernières années. C’est notre métier.

2015 devait être l’année de l’emploi et de la croissance économique. Il n’en est rien. La morosité économique ne vous inquiète pas?

Je m’adresse à des Mauriciens. Un appartement sera vendu à Rs 2,5 millions. Je ne vais pas faire des IRS à 3 à 4 millions d’euros. Ce n’est pas mon but. Aujourd’hui, je cible le Mauricien qui a une place de cadre et d’entrepreneur moyen qui évolue tous les jours et, moi, je suis optimiste.