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Mapou: Lydie Prosper, sage-femme octogénaire

3 mai 2016, 10:25

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Mapou: Lydie Prosper, sage-femme octogénaire

A 80 ans, Lydie Prosper travaille encore comme sage-femme. Un métier qu’elle pratique depuis plus de 45 ans. Plus connue comme ‘Madam Marc’ - le prénom de son défunt mari -, Lydie a fait le tour de ce métier.

Elle a fait plusieurs accouchements à domicile, prodigué des massages pour que l’utérus se remette en place et elle traite encore des femmes qui ont accouché ainsi que leurs bébés. Même si aujourd’hui le métier n’est plus comme avant, Lydie le fait avec le même amour. Assise dans son salon, elle a l'air un peu lasse le jour où nous la rencontrons. Elle explique que depuis le matin, elle était occupée avec deux nouvelles «patientes».

«Parfois, j’ai à m’occuper d’une seule femme. Parfois, c’est davantage. Cela dépend», dit-elle. Car elle est la seul sage-femme dans la région et ses clientes viennent de Mapou, Piton, Plaine-des-Papayes et même de Terre-Rouge. Elle nous raconte comment après son mariage, elle a choisi ce métier.

«La tante de mon époux faisait ce travail et souvent, je l’accompagnais chez ses clientes. Je l’aidais pour les petits travaux comme la lessive et le nettoyage après les accouchements à domicile. En même temps, je l’observais bien. Et lorsque j’ai compris comment cela se passait, je m’y suis mise également», raconte Lydie. Dans les années 70, elle suit des cours à l’hôpital du Nord et reçoit un kit médical pour pouvoir offrir un meilleur service. «C’est grâce à Ramgoolam père que nous avons eu une formation et un kit médical pour faire notre travail de façon professionnelle», dit-elle.

Quelques années après, les accouchements à domicile ont été interdits. «Ce n’était pas facile. J’étais seule à m’occuper d’une femme, qui était sur le point d’accoucher. On faisait tout durant l’accouchement et après, on faisait un rapport afin que le dispensaire puisse faire le suivi avec le bébé et la maman», raconte l’octogénaire.

Désormais, les sages-femmes entrent en jeu après l’accouchement. «Maintenant le travail est beaucoup plus facile car nous n’avons que le massage à faire. Mais c’est tout de même très important tant pour le bébé que pour la maman. Des fois, des bébés sont nés avec de petites malformations qui peuvent être traitées par des massages que nous faisons», dit Lydie.

Même si elle est chrétienne, l’octogénaire maîtrise les pratiques traditionnelles des autres religions. Pour Lydie, ce métier est un don de Dieu car selon elle, tout le monde n’est pas habilité à le pratiquer. Et pour cela, elle est reconnaissante et a décidé de ne pas l’abandonner tant que ses forces le lui permettront.