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Voile: départ de la Transat anglaise, à eux l’Atlantique nord!

2 mai 2016, 19:31

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Voile: départ de la Transat anglaise, à eux l’Atlantique nord!

 

Cap sur New York! Sous un ciel qui s’est progressivement dégagé, 25 skippers, dont 2 femmes, ont quitté Plymouth (Angleterre) lundi après-midi en direction de The Big Apple, terme d’une régate océanique en solitaire de 3.050 milles (5.650 km).

Les concurrents sont répartis en 4 classes: 3 Ultimes (maxi-trimarans de 30 m environ), 5 Multi50 (trimarans de 15,24 m), 6 Imoca (monocoques de 18,28 m) et 10 Class40 (monocoques de 12,19 m).

Plus un «intrus», Pen Duick II, le ketch noir de 13,60 m avec lequel Eric Tabarly s’était imposé dans la 2e édition de la course en 1964 et qui sera mené cette fois-ci par Loïck Peyron, trois fois vainqueur de l’épreuve (1992/1996/2008).

Cette course, dont la dernière édition a eu lieu en 2008, est une légende, la matrice de toutes les courses océaniques en solitaire. La victoire de Tabarly en 1964 (il l’a également gagnée en 1976) a été un élément fondateur pour la voile française, non seulement pour les skippers mais aussi pour les architectes navals, les chantiers... et les sponsors.

Les 25 concurrents sont partis comme prévu à 14h30 locales (15h30 heure française) dans un vent d’ouest d’une dizaine de nœuds.

Marée oblige, les premiers voiliers -la plupart des monocoques Class40 et Imoca- avaient quitté Sutton Harbour dans la nuit de dimanche à lundi pour se mettre au mouillage à l’extérieur.

L’écrasante majorité des concurrents sont français (20) et la flotte ne compte que 2 Britanniques, 2 Allemands (dont la Franco-Allemande Isabelle Joschke) et 1 Japonais.

Le plateau de cette 14e édition est superbe. François Gabart (Macif), Thomas Coville (Sodebo) et Yves Le Blevec (Actual) se battront pour la victoire en temps réel, à la barre de multicoques surpuissants, capables de tutoyer les 40 nœuds (75 km/h).

Gabart, vainqueur du dernier Vendée Globe, fait figure de favori car son bateau, plus récent que Sodebo, est un peu plus rapide. Mais Coville possède une immense habitude des grands multicoques et son trimaran est très solide, à même d’avancer vite dans le gros temps.

Actual, l’ancien Sodebo, est nettement moins véloce mais Le Blevec pourrait l’emporter si ça casse devant.

A sept mois du départ du Vendée Globe (6 novembre des Sables-d’Olonne), la bataille sera royale entre les trois Imoca «classiques» (à dérives) et les trois +foilers+.

- Rendez-vous dans une semaine à New York -

Vincent Riou (PRB) et Paul Meilhat (SMA) tenteront de montrer qu’ils ne sont pas moins rapides que leurs adversaires, surtout contre le vent. Le Britannique Richard Tolkien (44) tentera plus modestement de rester au contact avec un bateau déjà ancien.

Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac), Armel Le Cleac’h (Banque Populaire VIII) et Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) voudront pour leur part prouver que les foils, qui soulagent les coques à certaines allures, sont l’avenir.

La bagarre sera belle également dans les deux autres classes, moins médiatisées.

Les premiers bateaux sont attendus dans une semaine à New York. Le record -8 j 08 h 29 min- a été établi en 2004 par le Français Michel Desjoyeaux.

La course est toujours partie de Plymouth mais elle est parfois arrivée à Newport (Rhode Island) ou à Boston. Cette année, elle revient à New York, comme en 1960.

La Transat anglaise est la plus dure car elle se dispute contre les vents d’ouest dominants. Traverser l’Atlantique nord, même au printemps, n’a rien d’une promenade de santé et les concurrents risquent d’affronter plusieurs dépressions.

Et quand les rescapés arriveront de l’autre côté de la «grande mare», ils devront composer avec les icebergs (attendus très bas en latitude cette année), le brouillard, le trafic des navires de commerce et des chalutiers. Les skippers auront aussi à négocier le Gulf Stream, ce torrent atlantique qui peut atteindre jusqu’à 4 nœuds et tangente les côtes américaines.