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Legend: un polar à deux visages…

29 avril 2016, 10:00

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Legend: un polar à deux visages…

Londres, fin des années 1950. Ancien boxeur, Reggie Kray est déjà une figure importante de la pègre londonienne. Ron, son frère jumeau, est en prison, détenu dans l’aile psychiatrique pour violence pathologique et instabilité. Usant de menaces, Reggie parvient à le faire libérer sur parole. Unissant leurs efforts, les deux frères se mettent à racketter les boîtes de nuit et assoient encore plus leur emprise sur les bas-fonds de Londres, surtout les quartiers Est. Reggie finit par épouser Frances, la sœur de son chauffeur, mais une ancienne condamnation l’oblige à aller en prison pour quelque temps. Pendant ce temps, Ron est ingérable. Lorsque Reggie sort enfin de prison, son frère et lui sont contactés par Angelo Bruno, l’homme de main de Meyer Lansky, un parrain notoire de la mafia américaine. Ce dernier voudrait faire de Londres la capitale européenne des jeux clandestins et il a besoin que les Kray assurent la sécurité de l’entreprise…

LA NOTE : 7/10

Legend vaut la peine d’être vu, si ce n’est que parce qu’il permet à Tom Hardy de réunir au sein d’un même film les deux aspirations qui étaient les siennes ces dernières années: d’un côté des rôles charismatiques et violents (The Dark Knight Rises, Warrior), de l’autre des personnages moins démonstratifs, hantés et troubles (Quand vient la nuit, Mad Max Fury Road). En incarnant à lui seul les frères Kray, le génial acteur britannique embrasse le procédé du dédoublage pour livrer une prestation délirante qui, si elle constitue l’intérêt principal de Legend, en dessine aussi l’aspect schizophrène.

Exactement à l’image des frères Kray, il s’agit d’un film double. Tout d’abord, nous avons Reggie, beau, mesuré, consciencieux à l’image du scénario de Brian Helgeland qui fait le portrait méticuleux d’un Londres en passe de devenir la Las Vegas anglaise. Reconstitution détaillée, photographie soignée, Legend est avant tout un bel objet parfaitement mis en scène, quoique très sage dans son développement, suivant la montée en puissance des Kray dans le monde criminel sans se montrer particulièrement original. La voix off est extrêmement informative et vient surligner les événements dépeints, la veine historique étant agrémentée par endroit de séquences plus intimes formant ensemble une dynamique très mécanique et usée visant à mêler grande et petite histoire.

Ronnie est quant à lui incontrôlable, impulsif et délirant. Homosexuel assumé, malade mental tour à tour charismatique et ridicule, il constitue le second visage de Legend, une pure série B décomplexée, vulgaire et ultra violente. Et c’est bien ce visage-là de Legend que l’on préfère. Tom Hardy abordant l’exercice comme une cour de récréation, prenant un plaisir tangible à en faire des tonnes dans une partition complètement fantasque. Au sein de la fresque trop sérieuse que tente de construire Brian Helgeland se terre ainsi une multitude de séquences hilarantes avec en tête une scène de combat fraternel où les deux hommes se retiennent de se blesser trop gravement, voyant notamment Ronnie attaquer son frère à l’entre-jambe. Sur le même ton, notons cette scène complètement absurde où Reggie et Ronnie se retrouvent chez leur mère, à prendre le thé et manger le gâteau alors que l’un d’eux vient d’assassiner de sang-froid un homme devant témoins.

Difficile dès lors de revenir au récit historique plombant et froid, à la grande Histoire aux thèmes intemporels du combat entre le bien et le mal, de la faculté à changer et du fratricide alors même que le film vient de verser avec autant d’entrain dans le divertissement total, délirant et jouissif. Loin de nous l’idée de dire qu’un tel mélange est impossible, mais Legend ne semble jamais parvenir à équilibrer ses deux faces et à l’image de la relation toxique qu’entretiennent les frères Kray, le film se révèle être un spectacle à deux visages complètement schizophrènes à l’intérieur duquel les deux identités ne parviennent jamais à s’unir. À voir pour les fans de polars un peu spéciaux, mais particulièrement divertissants.

FICHE TECHNIQUE

Genre : Polar, biopic

Durée : 2 h 15

 De : Brian Helgeland

Avec : Tom Hardy, Emily Browning, David Thewlis, Duffy, Christopher Eccleston, Chazz Palminteri

Salles : Star La Croisette, Bagatelle

EN SALLES

Kung Fu Panda 3

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Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle

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 Genre : Superhéros, action, aventure

Durée : 2 h 35

 De : Zack Snyder

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Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle

Gods of Egypt 3D

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Genre : Fantaisie

 Durée : 2 h 10

De : Alex Proyas

 Avec : Brenton Thwaites, Gerard Butler, Nikolaj Coster-Waldau, Chadwick Boseman, Élodie Yung, Courtney Eaton, Rufus Sewell, Geoffrey Rush

Salles : Star Bagatelle, Caudan, La Croisette