Publicité

Vêtements de mer: Guy Cotten n’est plus, mais son bonhomme jaune poursuit son chemin

26 avril 2016, 14:50

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Vêtements de mer: Guy Cotten n’est plus, mais son bonhomme jaune poursuit son chemin

 

Guy Cotten n’est plus, mais son petit bonhomme jaune lui a survécu: la société bretonne homonyme, spécialisée dans le vêtement de mer, dont le fameux ciré jaune, fait mieux que résister trois ans après le décès de son fondateur.

«Dans le contexte économique actuel, on se porte plutôt bien», assure modestement à l’AFP sa fille Nadine Bertholom, à la tête de l’entreprise depuis 2002, aux côtés de son père d’abord puis seule depuis son décès en avril 2013.

«On est restés dans la lignée de Guy Cotten», explique-t-elle, en mentionnant le père du ciré jaune, un habitué des quais du sud-Finistère où il tentait de convaincre directement les marins d’adopter ses équipements de sécurité.

«La société s’est créée et développée autour de la qualité et de l’innovation, et si aujourd’hui on est encore là, c’est grâce à ces deux axes qui restent notre priorité», souligne celle qui est née un an avant la création, à Concarneau, de la société et qui y a toujours travaillé.

Le 15 février 1964, Guy Cotten ouvre, avec son épouse, un atelier de confection, malgré l’avis de son ex-patron, spécialisé dans les bleus de travail, qui lui souhaite «bien du courage», et les réticences d’un ami lui conseillant d’attendre la fin de la crise de la pêche.

C’était l’époque des cirés lourds, peu confortables et peu solides, en coton huilé.

L’entreprise, dont le siège se trouve désormais à Trégunc, aux portes de la cité fortifiée, emploie aujourd’hui quelque 250 personnes dans le monde, dont 140 en France, essentiellement à Trégunc, et une centaine à Madagascar, où a été installé un atelier.

«On souhaiterait tout fabriquer en France, mais malheureusement en face de nous on a beaucoup de produits destinés au monde agricole qui viennent de pays à bas coûts de production», explique Nadine Bertholom. Car l’entreprise, surtout connue pour ses vêtements de pêche, propose aussi une gamme d’habits destinée au secteur agricole, ainsi qu’aux loisirs.

- Logo connu dans 25 pays -

Plus de 80% des ventes réalisées à l’étranger le sont dans le secteur de la pêche et de l’industrie de transformation, mais en France la part de ce segment ne représente qu’un tiers des ventes, les deux autres se répartissant à parts égales entre les gammes agricole et de loisirs.

«On est breton, on a donc la mer et la terre ici, et ces deux mondes ont besoin de vêtements de protection», avance Nadine Bertholom, bien consciente cependant que la société, dans laquelle travaillent également sa soeur, son mari et une de ses filles, est surtout connue pour son ciré jaune.

Le vêtement étanche jaune à patte velcro et glissière, devenu l’emblème de la société, est représenté sur le logo de l’entreprise au travers d’un petit bonhomme jaune sur fond noir.

Un logo connu dans 25 pays et notamment en Grande Bretagne, Espagne, Italie, Etats-Unis, Australie, Japon, Maroc, Sénégal et Mauritanie. Les produits de la société sont également commercialisés depuis peu dans les pays scandinaves et en Amérique du Sud.

L’entreprise - qui a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 13,6 millions d’euros, en hausse de plus de 13% par rapport à 2012 - souhaite d’ailleurs réaliser d’ici quatre ou cinq ans 50% du total de ses ventes à l’export, contre 30% actuellement.

«On a beaucoup de choses à faire en France, mais encore plus à l’étranger», assure Nadine Bertholom en parcourant l’atelier de Trégunc où arrivent, en provenance de France et d’Europe, les grands métrages de tissus mesurant chaque année plus de 500 km.

Ils seront ensuite découpés sur place via une machine informatisée, puis cousus et soudés par des ouvrières, selon un procédé jalousement gardé.