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GB: nouvelle grève des internes des hôpitaux

26 avril 2016, 07:32

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GB: nouvelle grève des internes des hôpitaux

 

Le mouvement social des internes des hôpitaux anglais, engagés dans un bras de fer avec le gouvernement conservateur sur la réforme de leurs conditions de travail, se durcit mardi avec un débrayage de 48 heures qui affectera le fonctionnement des urgences.

«Le public sera extrêmement déçu que les professionnels (de santé) mettent en péril les patients et il est extrêmement dramatique qu’ils le fassent. Ils franchissent le Rubicon», a dénoncé lundi au Parlement le ministre de la Santé, Jeremy Hunt.

C’est la première fois dans l’histoire du système de santé britannique que les services d’urgence seront affectés par une grève, a souligné le ministre, appelant une nouvelle fois les «junior doctors» (au nombre de 53.000, soit un tiers du corps médical en Angleterre) à annuler leur grève.

«Si le gouvernement annule la mise en place (de la réforme), nous annulerons la grève», a fait savoir lundi sur la BBC Dr Mark Porter, président de la British Medical Association (BMA), qui représente les internes en médecine.

Selon lui, le ministre cherche «un moyen de salir les internes en médecine» en exagérant les conséquences potentielles de cette grève, cinquième débrayage depuis le début de l’année.

Ce nouveau mouvement social vise à faire dérailler une réforme imposant aux «junior doctors» un nouveau contrat qui prévoit une augmentation du salaire de base de 13,5% mais aussi une réduction des heures majorées le week-end.

Certains horaires auparavant considérés comme étant hors des horaires normaux, par exemple le samedi, ne le seront plus et donneront donc lieu à des rétributions plus faibles.

Le gouvernement dit vouloir ainsi améliorer le service rendu dans les hôpitaux sept jours sur sept et cite huit rapports évoquant un taux de mortalité plus élevé le week-end, ce que conteste la BMA.

Les internes dénoncent un risque de démotivation et de dégradation de leurs conditions de travail susceptible de nuire aux soins apportés aux patients.

«La vérité est qu’il n’y a plus aucune confiance entre les gens qui travaillent au NHS (le service de santé public, ndlr) et ce ministre de la Santé», a regretté lundi au Parlement Heidi Alexander, députée du Labour en charge des questions de santé, accusant M. Hunt de «jeter de l’huile sur le feu».

-Appel à Cameron-

La grève doit commencer à 08H00 (07H00 GMT) mardi et s’achever à 17H00 (16H00 GMT), avant de se poursuivre mercredi. Elle doit concerner plusieurs milliers d’internes et a d’ores et déjà entraîné l’annulation de plus de 110.000 consultations et 12.500 opérations.

Face au risque de pagaille, le NHS a publié une liste de recommandations appelant la population à ne pas solliciter outre mesure les hôpitaux, sauf «véritable urgence».

Signe de la crise, plus d’une dizaine de présidents de facultés de médecine ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre David Cameron l’appelant à intervenir directement pour débloquer le dossier.

«L’impasse dans le conflit entre le gouvernement et les internes en médecine fait peser une grave menace sur notre système de santé en sapant le moral d’un groupe de personnels dont dépend le futur du NHS», écrivent-ils.

«Nous vous demandons d’intervenir, de ramener les deux parties à la table des négociations, de mettre un terme à cet affrontement dangereux et d’initier un débat honnête sur les graves difficultés qui affectent» le NHS, ajoutent-ils.

Au cours du week-end, un groupe de parlementaires de tous bords avait proposé à l’exécutif d’expérimenter son nouveau contrat dans un petit nombre d’établissements avant d’envisager son éventuelle généralisation.

Inflexible, le gouvernement a dénoncé une manœuvre «opportuniste» du parti d’opposition travailliste et souligné que le dispositif prévoyait déjà une mise en œuvre par étapes.