Publicité

Meurtre revendiqué par l’Etat islamique d’un professeur au Bangladesh

23 avril 2016, 21:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Meurtre revendiqué par l’Etat islamique d’un professeur au Bangladesh

 

Des inconnus ont tué à coups de machette un professeur d’université samedi au Bangladesh, un «assassinat» revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui l’a accusé d’avoir lancé des «appels en faveur de l’athéisme».

Ce professeur d’anglais, Rezaul Karim Siddique, 58 ans, a été frappé par derrière à la nuque «à au moins trois reprises» peu après avoir quitté son domicile situé à Rajshahi, une ville du nord-ouest où il enseignait à l’université publique, a déclaré à l’AFP un responsable de la police locale, Mohammad Shamsuddin.

Ce professeur avait de nombreuses activités culturelles en plus de ses cours à l’université. Il écrivait des poèmes et des nouvelles, et éditait une revue littéraire, a expliqué à l’AFP un de ses collègues, précisant que jamais «il n’écrivait ni ne parlait en public contre la religion».

Il avait en outre ouvert une école de musique à Bagmara, un ancien bastion d’un groupe islamiste interdit, le Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB).

- Quatrième professeur assassiné -

«Les combattants de l’Etat islamique ont assassiné un professeur d’université pour avoir appelé à l’athéisme dans la ville de Rajshani au Bangladesh», peut-on lire dans un communiqué de l’EI diffusé à Dubaï, aux Emirats arabes unis, par l’agence d’information Amaq, liée à ce groupe.

Rezaul Karim Siddique est le quatrième professeur de l’université de Rajshahi à avoir été assassiné, a souligné la police.

Mi-avril, la police avait annoncé l’arrestation de deux membres d’un groupe islamiste armé interdit et soupçonné d’être impliqué dans le meurtre quelques jours plus tôt d’un militant laïque. Nazimuddin Samad, un étudiant en droit défenseur de la laïcité âgé de 26 ans, avait été tué près de son université dans la capitale Dacca par des inconnus armés de machettes.

L’an dernier, quatre blogueurs défenseurs de la laïcité et un éditeur avaient déjà été assassinés, très probablement par des islamistes. La police avait arrêté des membres présumés d’un groupe interdit, l’Ansarullah Bangla Team, mais aucun procès n’a encore eu lieu. En revanche, huit de ses militants ont été condamnés pour le meurtre, en 2013, d’un blogueur athée.

Un autre groupe, l’Ansar al-Islam, branche d’al-Qaïda au Bangladesh, avait revendiqué l’assassinat de l’étudiant début avril, mais la police avait affirmé y voir la signature de l’Ansarullah.

Les défenseurs de la laïcité accusent les islamistes d’avoir une liste noire de personnes à abattre et demandent au gouvernement de mieux protéger la liberté d’expression.

Les autorités du Bangladesh, un pays laïque, nient constamment que des groupes islamistes inspirés de l’étranger soient actifs dans ce pays, mais les analystes estiment que la longue crise politique qu’il traverse a radicalisé l’opposition, et que les islamistes y sont un danger croissant.