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Bangladesh: un professeur d’université tué à la machette

23 avril 2016, 13:09

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Bangladesh: un professeur d’université tué à la machette

 

Un professeur d’université a été frappé à mort au Bangladesh par des personnes dont on ignore l’identité, a annoncé la police samedi, qui voit dans cette agression des similitudes avec les précédents assassinats de militants laïques et athées par des extrémistes islamistes.

Le professeur d’anglais Rezaul Karim Siddique, 58 ans, a été attaqué par derrière à la machette en se rendant à l’arrêt de bus depuis son domicile dans la ville de Rajshahi, dans le nord-ouest du pays, où il enseignait à l’université publique, a précisé à l’AFP un responsable de la police locale.

Mi-avril, la police avait annoncé l’arrestation de deux membres d’un groupe islamiste armé interdit et soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat quelques jours plus tôt d’un militant laïque. Nazimuddin Samad, un étudiant en droit défenseur de la laïcité âgé de 26 ans, avait été abattu près de son université à Dacca par des inconnus armés de machettes.

L’an dernier, quatre blogueurs défenseurs de la laïcité et un éditeur avaient déjà été assassinés, très probablement par des islamistes. La police avait arrêté des membres présumés d’un groupe interdit, Ansarullah Bangla Team, mais aucun procès ne s’est encore tenu. En revanche, huit de ses militants ont été condamnés pour le meurtre, en 2013, d’un blogueur athée.

Les militants laïques accusent les islamistes d’avoir une liste noire des personnes à abattre et demandent au gouvernement de ce pays laïque de mieux protéger la liberté d’expression.

Le professeur assassiné samedi menait nombre d’activités culturelles en plus de son enseignement à l’université. Il écrivait des poèmes et des nouvelles, et éditait une revue littéraire, a expliqué à l’AFP un de ses collègues, précisant que jamais «il n’écrivait ni ne parlait en public contre la religion».

Il s’intéressait aussi, a indiqué la police, à la musique et avait ouvert une école de musique à Bagmara, un ancien bastion d’un autre groupe islamiste interdit, le Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB).

Un troisième groupe, Ansar al-Islam, branche d’al-Qaïda au Bangladesh, avait revendiqué le meurtre de l’étudiant début avril, mais la police avait affirmé y voir la signature d’Ansarullah.

Les autorités du Bangladesh nient constamment que des groupes islamistes inspirés de l’étranger soient actifs dans le pays, mais les analystes estiment que la longue crise politique que connaît le pays a radicalisé l’opposition, et que les islamistes y sont un danger croissant.