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Prêt en euros: aucune décision du DPP au sujet de Lutchmeenaraidoo

21 avril 2016, 08:04

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Prêt en euros: aucune décision du DPP au sujet de Lutchmeenaraidoo

 

Malentendu ou confusion ? Depuis l’après-midi du mercredi 20 avril, la nouvelle circulait dans certains médias: le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) aurait apparemment pris la décision de ne retenir, à ce stade, aucun chef d’accusation contre Vishnu Lutchmeenaraidoo. Cela, dans le cadre de l’enquête de la commission anticorruption sur le prêt de 1,1 million d’euros que l’ex-grand argentier a contracté auprès de la SBM.

La réaction de Vishnu Lutchmeenaraidoo ne s’est pas fait attendre: «La décision du DPP de rejeter les charges portées par l’ICAC contre moi vient prouver que la vérité est toujours la plus forte. Aujourd’hui, c’est le triomphe de la vérité.» Il réagissait à chaud, mercredi, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre du bâtiment qui abritera le conseil de village de Rivière-des-Anguilles.

Mais voilà, la vérité risque d’être tout autre. L’actuel ministre des Affaires étrangères s’est-il trop précipité dans ses affirmations catégoriques que les charges contre lui ont été rejetées? Nous avons été aux nouvelles. Dans les milieux proches du bureau du DPP, nos sources avancent certains points qui jettent une lumière différente sur cet épisode.

Premièrement, le DPP aurait bien reçu un dossier volumineux et complet de l’ICAC. Deuxièmement, il faudra du temps au DPP pour effectuer un examen en profondeur du rôle des différents acteurs, dont la banque concernée (la SBM), le principal protagoniste (Vishnu Lutchmeenaraidoo) et tous ceux impliqués dans cette affaire. Ce n’est qu’après cette étude complète du dossier, à la lumière des informations recueillies, que le DPP prendra la décision qui s’impose au sujet de Vishnu Lutchmeenaraidoo.

Précipitation

Si cela s’avère, il semblerait que Vishnu Lutchmeenaraidoo ait voulu aller trop vite en besogne. D’ailleurs, certains journalistes semblaient avoir une tout autre lecture de la situation, mercredi. Interrogé sur le fait que le DPP, «pour l’instant», ne portait aucune charge provisoire contre lui et sur ce qu’il entendait par ce «pour l’instant» – qui semblait dire que le DPP poursuivait l’enquête – le ministre des Affaires étrangères, surpris, devait répondre: «Zamé monn tann sa mwa. Mo pa o kouran ditou. Monn ékout radio kouma zot tou!»

Plus tôt, d’un ton victorieux, le colistier de sir Anerood Jugnauth au n°7, Piton-Rivière-du-Rempart, devait remercier son épouse Suzanne et ses enfants, qui l’ont soutenu depuis le début. Il a aussi remercié le leader du MSM, l’épouse de ce dernier, Kobita Jugnauth, les membres du bureau politique du MSM, la vaste majorité de ses collègues ministres au sein du Cabinet, les militants du MSM et tous les Mauriciens en général, qui auraient «prié» pour que la vérité finisse par éclater. Vishnu Lutchmeenaraidoo s’est auto-qualifié d’homme-pont, assurant la transition avant que les jeunes ne prennent le relais.

Il devait poursuivre en assurant qu’il n’était attaché à aucun poste, fut-il celui de ministre. «Mo dan enn konba ek mo ti dir ki mo pa pou les personn zwé ek mo répitasion, zwé ek mo lintégrité, kel ke swa la personn.» D’autant plus qu’il avait, selon ses dires, en face de lui des accusations mensongères : «Mo kontan ki finalman DPP, dan so sazes, inn trouvé ki péna okenn case. Maintenant, let’s look forward.»

Mais le futur risque, selon nos recoupements, d’être une toute autre affaire. La balle est maintenant dans le camp du DPP.