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Android : l’Union Européenne accuse Google d’abuser de sa position dominante

20 avril 2016, 16:48

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Android : l’Union Européenne accuse Google d’abuser de sa position dominante

La Commission européenne est à nouveau passée à l’offensive mercredi contre Google, en accusant «d’abus de position dominante» le géant américain, avec son système d’exploitation Android, qui représente plus de 80% du marché mondial des smartphones. La Commission a adressé à Google une «communication des griefs» -sorte d’acte d’accusation en jargon bruxellois- concernant le système d’exploitation et les applications Android, après une enquête ouverte en avril 2015.

«Au stade actuel de notre enquête, nous pensons que par son comportement, Google prive les consommateurs d’un choix plus large d’applications et de services mobiles et que l’entreprise freine l’innovation émanant des autres acteurs, en violation des règles de concurrence de l’UE», a expliqué la commissaire chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, confirmant une information duMonde.

Google a aussitôt rejeté les accusations de la Commission: «Android a aidé à promouvoir un écosystème remarquable et durable, ouvert à l’innovation». «Nous nous réjouissons de pouvoir travailler avec la Commission européenne afin de prouver que Android est bon pour la concurrence et pour les consommateurs», a commenté Kent Walker, avocat de Google, dans un bref communiqué. Parmi les plaignants, l’organisation FairSearch -qui regroupe plusieurs entreprises et organisations, telles que Trip Advisor ou Nokia- a «applaudi» à l’offensive de la Commission européenne contre Google. «C’est un pas décisif pour mettre fin aux pratiques abusives qui entourent Android», s’est félicité Thomas Vinje, porte-parole de FairSearch, dans un commmuniqué.

A la suite de cette «communication de griefs», Google peut désormais bâtir sa défense, pour éviter une éventuelle sanction de la part de Bruxelles: une amende qui peut aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel du groupe, soit 7,4 milliards de dollars (en se basant sur les chiffres de 2015). C’est le deuxième «acte d’accusation» en un an que Mme Vestager envoit à Google. En avril 2015, la Commission européenne avait adressé une «communication des griefs» au géant américain pour abus de position dominante dans la recherche sur internet.

Elle estimait que Google avantage ou a avantagé, dans ses pages de résultat, son propre service de comparaison de prix GoogleShopping et son prédécesseur, Google Product Search, par rapport aux services de comparaison de prix concurrents. Le géant américain avait contre-attaqué fin août en jugeant «erronées» les accusations du gendarme européen de la concurrence. La Commission n’a pas encore rendu de décision, qui pourrait là aussi se solder par une amende de 10% du chiffre d’affaires.