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D’ex-détenus membres de l’ETA en tête d’une manifestation pour les prisonniers

18 avril 2016, 07:54

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D’ex-détenus membres de l’ETA en tête d’une manifestation pour les prisonniers

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Bilbao (nord de l’Espagne) pour réclamer le rapprochement de détenus de l’ETA, notamment des anciens détenus de l’organisation séparatiste, en tête de manifestation, une première, a constaté un photographe de l’AFP.

Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Bilbao en agitant les drapeaux rouge vert et blanc du Pays basque pour réclamer l’amnistie et le retour des détenus.

Selon le dernier rapport disponible de l’association de proches de prisonniers, datant d’août 2015, sur les 427 prisonniers de l’ETA, 90 se trouvent en France et presque tous les autres en Espagne.

Ils étaient alors au moins 335 à être à 500 km ou plus du Pays basque, résultat d’une politique de «dispersion», voulue notamment par les autorités pour neutraliser l’organisation séparatiste, à laquelle sont attribuées 829 morts en quelque 40 ans de violence, jusqu’en 2010.

En octobre 2011 l’ETA, qui se trouve sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, a renoncé définitivement à la violence et elle réclame depuis une négociation, notamment sur le sort des prisonniers, pour remettre les armes et se dissoudre, ce que Madrid et Paris refusent.

Faute de négociation globale, les détenus semblent cependant décidés à emprunter les voies légales pour demander libérations conditionnelles et rapprochements, ce qu’ils n’envisageaient pas auparavant.

La manifestation s’est terminée devant la mairie où des lettres de trois détenus membres de l’ETA ont été lues. L’une d’entre elles a précisé qu’ils gardaient deux «lignes rouges», qu’ils ne franchiraient pas pour obtenir de meilleures conditions: la «délation» et les «regrets».

L’ancien détenu Juan Mari Olano a lui évoqué, selon la presse locale, le dernier communiqué du collectif de détenus de l’ETA EPPK et admis, comme celui-ci, qu’il fallait «s’adapter», et «explorer de nouvelles voies» en vue du rapprochement des prisonniers.

Parmi les manifestants se trouvait Arnaldo Otegi, 57 ans, ancien dirigeant de Batasuna, interdite en 2003 pour ses liens avec l’organisation armée ETA, qui a été libéré en mars.

Otegi, qui pourrait briguer, au nom de la gauche indépendantiste, la présidence de la région lors des prochaines élections régionales, ne s’est pas exprimé pendant la marche.