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Affaire Gorah Issaac: le couple Mohamed loge une plainte devant la Cour suprême

7 avril 2016, 18:22

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Affaire Gorah Issaac: le couple Mohamed loge une plainte devant la Cour suprême

Shakeel Mohamed et sa femme Haccina ne baissent pas les bras. Après avoir servi une mise en demeure à l’Etat, le Commissaire de Police, l’Assistant commissaire de police (ACP) Heman Jangi, l’inspecteur Ruhoma et le surintendant de police (SP) Manaram, le couple contre-attaque. Le député et son épouse  ont logé, jeudi 7 avril, une plainte devant la Cour suprême, dans le cadre de l’arrestation du député travailliste, le 23 novembre dans l’affaire Gorah Issaac. 

Par le biais de ses hommes de loi, Mes Cader Mallam Hassam, Antoine Domingue et Gavin Glover (Senior Counsel), le couple leur réclame Rs 50 millions de dommages. Les défendeurs devront se présenter en Cour suprême, le 19 mai, pour répondre à cet affidavit. Shakeel Mohamed estime que ceux qui ont procédé à son arrestation ont causé énormément de tort à sa famille, y compris à sa femme et ses trois enfants de cinq, deux et un an. «J’ai dû souvent consulter des médecins après cet incident», fait ressortir Haccina Mohamed. 

Condamnation arbitraire et illégale

La plainte rédigée par l’avoué Cader Mallam Hassam explique que l’arrestation de Shakeel Mohamed a causé préjudice à sa réputation, en tant qu’avocat, politicien et au niveau personnel. Son arrestation et les déclarations faites par l’ACP Jangi à la presse ont terni son image en tant qu’avocat, car ces déclarations le condamnaient directement.

Il estime que cette arrestation est arbitraire et illégale. Les deux perquisitions effectuées à son domicile de Terre-Rouge et dans son ancien bungalow à Flic-en-Flacq ne sont pas justifiées. Rien de compromettant n’avait été retrouvé chez lui mais cela a affecté sa femme Haccina. A la suite de la perquisition, elle a dû être transportée d’urgence à l’hôpital Apollo Bramwell. «Ils étaient une vingtaine à fouiller la maison et c’est une réaction excessive», fait ressortir l’avoué de Shakeel Mohamed.

Pour le député rouge, il n’y a aucune raison pour que l’ACP Heman Jangi du Central Criminal Investigation Department (CCID) procède à son arrestation. Car même si la veuve de Babal Joomun, Swaleha Joomun, avait demandé la réouverture de l’enquête dans l’affaire Gorah Issaac, elle n’a jusqu’ici pas apporté des preuves qui puissent incriminer Shakeel Mohamed.

Ce dernier faisait l’objet de quatre accusations provisoires : conspiracy to commit murder, procuring revolver used in the commission of murder, possession of a revolver carried off, abstracted by means of a crime, giving instructions to commit larceny of van whilst being armed with offensive weapon. Il évoque, toutefois, que lors de sa comparution en cour de district de Port-Louis, des objections avaient été faites par le SP Manaram, sous les directives de l’inspecteur Ruhoma desLine Barracks et de l’ACP Jangi.

«Aucune nouvelle preuve, qui est ni recevable ni fiable qui puisse justifier cette arrestation, car il n’avait jamais participé dans le triple meurtre survenu dans la nuit du 25 et 26 octobre 1996 à la rue Gorah Issaac,» peut-on lire dans le document. 

Pour Shakeel Mohamed, c’est clair que ces défendeurs ont abusé de leur pouvoir et ont failli à leur devoir en tant que membres de la force policière et employés de l’Etat. «The State of Mauritius, service to be effected under the Attorney General have acted wrongfully and/or imprudently and or negligently.»

Le couple Mohamed, qui évoque toutes ces raisons, tout en soulignant qu’il n’y pas de prima facie case contre lui, réclame des dommages de Rs 50 millions pour tout le tort causé, puisque les défendeurs n’ont pas répondu à la mise en demeure qui leur a été servie le 18 décembre 2015.