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Prêt de Lutchmeenaraidoo: SAJ était-il donc au courant ?

6 avril 2016, 12:12

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Prêt de Lutchmeenaraidoo: SAJ était-il donc au courant ?

Qui dit vrai ? Dans son affidavit explosif, juré lundi 4 avril, Vishnu Lutchmeenaraidoo prend le Premier ministre comme allié pour affirmer qu’il n’a bénéficié d’aucune faveur. C’est Roshi Badhain, affirme-t-il qui a informé sir Anerood Jugnauth (SAJ) qu’il avait contracté ce prêt tant controversé de 1,1 million d’euros à la State Bank.  

«To  show my good faith, I did not object to the State Bank of Mauritius Ltd sharing all relevant information to the Honourable Prime Minister about the loan, who after having examined and inspected the said information, was satisfied that the loan was in order», soutient Vishnu Lutchmeenraidoo. Il laisse donc comprendre que SAJ était bel et bien au courant. 

Tout pourrait éventuellement se jouer à la date à laquelle SAJ a été informé par Roshi Bhadain. Sauf que, dans son affidavit, Vishnu Lutchmeenaraidoo soutient que c’est durant le mois de décembre 2015 que le ministre de la Bonne gouvernance a évoqué ce cas avec le Premier ministre.

Or, ce dernier, lors de sa conférence de presse pour annoncer le remaniement ministériel, le 14 mars, affirme qu’il «n’a pas étudié cette affaire».  Il répondait alors aux questions de la presse. Un journaliste l’interroge : avez-vous évoqué le prêt de la State Bank of Mauritius lors de votre conversation avec Vishnu Lutchmeenaraidoo ? «Nous ne sommes pas entrés dans ces détails. Je ne suis pas concerné par cela. Je lis des choses dans la presse», répond SAJ. Et plus loin : quelle est votre conclusion sur ce que vous lisez ? Pensez-vous qu’il y ait un conflit d’intérêts ? «Je n’ai aucune conclusion à tirer. Je n’ai pas étudié cette affaire», dira le Premier ministre.

Quelle conclusion tirer ? Est-ce à dire que Vishnu Lutchmeenaraidoo a inséré des informations erronées dans son affidavit ? Les choses se corsent lorsque l’on sait que le délit de «swearing a false affidavit» est un délit pénal. Tout contrevenant s’expose à une peine ne dépassant pas trois ans de prison et à une amende ne dépassant pas Rs 10 000.