Êtes-vous satisfait du rapport PRB 2016?

Nous avons fait le maximum pour produire ce rapport, il faut savoir que depuis 1982 ce rapport est produit tous les cinq ans mais cette fois nous n’avons eu qu’un délai de trois ans pour le faire. Je suis satisfait du rapport PRB 2016 car même si le temps était limité nous avons pu rencontrer tous les acteurs concernés, y compris les fédérations, avec lesquelles nous avons eu plus de 800 réunions, de même que tous ceux qui représentent les travailleurs. Il y a eu des rencontres avec le management et même avec le secteur privé pour avoir leur avis sur certains sujets dont le taux d’inflation ,entre autres.

On parle de transformation dans la fonction publique mais en se basant sur quoi ?

Le thème de ce rapport est la transformation du service public en se basant sur plusieurs éléments. Le premier élément c’est le recrutement des employés sur la base de la méritocratie, on demande à la Public Service Commission (PSC), la Local Government Service Commission (LGSC) et aux conseils d’administration de tous les corps paraétatiques d’embaucher un personnel qualifié. Le deuxième facteur c’est la carrière des fonctionnaires. Même si certains n’ont pas de meilleurs postes il y aura une progression en termes de salaire et finalement il y a la formation en continu des fonctionnaires incluant la formation à l’étranger.

Les fonctionnaires ont-ils tout ce qu’il faut pour assurer un meilleur service ?

La technologie est importante, j’ai recommandé la mise sur pied d’un comité de haut niveau pour voir les failles du système et surtout pourquoi les officiels n’ont pas à leur disposition tous les outils nécessaires. Nous voulons avoir la technologie digitale dans le service civil. Il y a aussi les conditions de travail qui sont importantes, en particulier  l’environnement dans lequel travail un fonctionnaire. Il faut de meilleures conditions de bureau pour motiver les fonctionnaires.

Combien va coûter l’application de ces mesures ?

Chaque ministère devra faire son budget (NdlR : le ministre de la Fonction publique a indiqué que l’application de ce rapport coûtera Rs 3 milliards par année), le gouvernement a décidé d’appliquer in toto les recommandations du rapport PRB, il faut mettre à exécution ces recommandations  au niveau de chaque ministère et il y a aussi les collectivités locales et les corps parapublics sans oublier les 23 000 pensionnés qui seront contents car leurs pensions seront réajustées.

Quels sont les critères pour la préparation de ce rapport ?

Il y a trois volets. Il faut trouver des solutions pour la structure organisationnelle en termes de promotion des employés, entre autres, pour atteindre le top management.

Ensuite, il y a les conditions de travail : les congés de maladie et congés de maternité entre autres. Il y a le volet salarial aussi sur la base des qualifications, l’expérience et les compétences.

Était-il nécessaire de revoir le délai de publication du rapport ?

Oui. Ce n’est pas possible de faire ce rapport en trois ans. Le délai est trop court pour bien faire l’évaluation, alors j’ai recommandé qu’on rétablisse le délai de cinq ans pour la production de ce rapport. Le prochain rapport sera donc publié en 2021.

Comment s’assurer que tout le monde comprenne ces recommandations ?

À partir de lundi, on va mettre en place une cellule de communication pour recevoir tous ceux qui ont des interrogations afin d’aider les gens à comprendre le rapport.

Les employés ont fait beaucoup d’heures supplémentaires récemment

On a commencé graduellement à finir le travail à 18 heures, 20 heures puis 22 heures pour finalement quitter le bureau à minuit cette semaine mais c’est notre boulot de produire un rapport qui sera accepté par tout le monde.

Au niveau des syndicats, on pourra satisfaire tout le monde ?

C’est difficile de satisfaire les syndicats, ils vont toujours en demander plus. J’ai fait plusieurs recommandations pour la police et les médecins avec le shift system pour un meilleur service et on a revu les allocations, il y a une série d’allocations.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de la production de ce rapport ?

Le temps limité était la plus grosse difficulté. Le rapport était prévu pour octobre mais il y a le management et avec un nouveau gouvernement il y a de nouveaux ministères, de nouvelles compositions des conseils d’administration des corps parapublics et ça a dérangé le calendrier. Il y a aussi plusieurs organisations qui sont venues en retard pour les consultations, ce qui a chamboulé le programme. Nous avons aussi notre system d’évaluation qu’on doit suivre.

Réduire l’écart entre ceux en haut et ceux au bas de l’échelle ne va-t-il pas démotiver les hauts fonctionnaires comme l’indique le précèdent rapport PRB ?

Réduire l’écart veut dire trouver la bonne formule pour ceux au bas de l’échelle, qu’ils aient un salaire décent mais sans réduire drastiquement l’écart avec ceux touchant les gros salaires qui ont de l’expertise et de l’expérience. J’ai recommandé pour les jeunes diplômés qu’ils aient une chance d’apprendre. On les prend en leur proposant un salaire et une formation pendant deux ans et après cette période, ils seront considérés pour le poste.

Y a-t-il de l’innovation ?

Au niveau informatique, j’ai demandé à ce que toutes les organisations sous le PRB aient un E-Library. Il y a beaucoup de choses qui visent à aider les gens et ce sont ces petites choses qui vont encourager les gens à mieux travailler, ils seront encouragés.

Comment gérer la pression de la production d’un rapport qui touche autant de personnes ?

Je gère le stress.

Quid de la pression politique ?

Il n’y a pas de pression politique, le gouvernement nous donne notre indépendance.

Il y avait beaucoup de spéculations autour de l’âge de la retraite par exemple que j’ai maintenu à 65 ans mais l’employé a le droit de partir avant 65 ans avec les bénéfices si les conditions sont satisfaites.

Quel est le point le plus important de ce rapport ?

Aider ceux au bas de l’échelle avec des recommandations en ligne avec la vision 2030.