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Amical: battus au Portugal, les Belges n’avaient pas la tête au football

30 mars 2016, 07:55

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Amical: battus au Portugal, les Belges n’avaient pas la tête au football

Les Diables Rouges étaient au Portugal mais leur coeur était resté en Belgique mardi soir. Une semaine après les attentats de Bruxelles, la sélection belge s’est inclinée (2-1) à Leiria (centre) en match amical contre la Selecçao, après un hommage vibrant aux victimes de cette tragédie.

Une clameur s’est élevée lorsque les deux sélections sont entrées, mélangées, pour les hymnes des deux pays, le public brandissant des drapeaux belges. Puis un frisson a parcouru le stade lorsque, ensemble, joueurs et supporteurs ont fait une minute de silence.

Pendant l’échauffement, les Diables Rouges avaient revêtu un maillot spécial, où l’on pouvait lire en anglais: «En mémoire de toutes les victimes de Bruxelles 22.03.2016».

Le journal A Bola, l’un des principaux quotidiens sportifs du pays, avait donné le ton mardi matin, sa Une habillée du drapeau du Royaume proclamant: «aujourd’hui, nous sommes tous Belges». Dans ses pages intérieures, le quotidien publiait une partie des paroles de l’hymne belge, la Brabançonne.

Et la ville de Leiria, vibrant à l’unisson de Bruxelles, avait illuminé aux couleurs de la Belgique, à la nuit tombée, le château qui surplombe le stade.

- 'Le foot n’a pas peur' -

A plus de 1.600 kilomètres des lieux du drame, qui a fait 32 morts et 340 blessés, ce «match à risque élevé» avait été placé sous haute surveillance, des troupes d’élites sécurisant les abords du stade.

D’autant que les deux plus hautes figures portugaises, le président Marcelo Rebelo de Sousa et le Premier ministre Antonio Costa, étaient présentes.

Le match était à l’origine prévu dans la capitale belge. Mais la ville de Bruxelles avait annoncé au lendemain des attaques qu’elle ne pourrait pas détacher suffisamment de policiers.

«Quand le match a été annulé, le Portugal a fait la proposition de le déplacer et nous le remercions. Nous voulions jouer et eux aussi», avait raconté lundi le sélectionneur belge Marc Wilmots.

«Le football n’a pas peur», avait assuré un peu plus tard son homologue portugais Fernando Santos, ajoutant que «c’est très important que ce match ait lieu, et l’organiser au Portugal est une très bonne solution».

Les Diables Rouges avaient pris leurs quartiers à Leiria dimanche soir, après un hommage aux victimes à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, où a eu lieu l’un des attentats.

Le jour des événements, ils logeaient à quelques centaines de mètres de là et ont été choqués. Mais ils n’avaient pas oublié pour autant qu’ils étaient au Portugal pour jouer au football.

- 'Tout faire pour gagner' -

Le milieu Axel Witsel, qui avait enfilé le brassard de capitaine en l’absence du défenseur Vincent Kompany, voulait «tout faire pour faire un bon match et essayer de gagner, pour faire plaisir à toute la Belgique».

Mais plusieurs cadres de l’équipe manquaient à l’appel: outre Vincent Kompany, les milieux de terrain Eden Hazard et Kevin de Bruyne ou encore l’attaquant Christian Benteke.

Pour le sélectionneur Marc Wilmots, il y a eu des moments d’émotion, notamment à l’heure des hymnes, «mais, quand le ballon commence à rouler», ses joueurs n’ont plus pensé au reste. «Ce qui m’ennuie d’avantage, c’est le nombre de petites blessures qu’on a, ça commence à faire beaucoup.»

De leur côté, les Portugais ont réussi à faire oublier leur défaite surprise de vendredi contre la modeste Bulgarie, grâce, notamment, à un but de Cristiano Ronaldo, qui se fait ainsi pardonner pour son pénalty raté lors du match précédent.

Une victoire bienvenue pour les Portugais, qui espèrent aller au bout de l’Euro pour oublier l’élimination humiliante dès le premier tour du Mondial-2014.

«Notre victoire est méritée», a commenté le sélectionneur Fernando Santos, ajoutant que le Portugal a encore «beaucoup de travail pour être au meilleur pour l’Euro».