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Singapour et Maurice: les insolites

27 mars 2016, 19:44

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Singapour et Maurice: les insolites

 

Non, le but n’est pas de comparer les deux pays. Car, chauvinisme oblige, l’on dirait que «nou Moris pli zoli». Il ne s’agit pas non plus d’un concours de beauté, enfin pas tout à fait. Cité en exemple dans bien des domaines, Singapour pourrait inspirer les dirigeants locaux de même que les citoyens mauriciens. Comment règlent-ils leurs problèmes ? Incursion.

Pollution

Maurice : To zété = to tasé

Singapour : To zété =vrémem to tasé

Attention : à Singapour, si l’on vous surprend pendant que vous jetez des déchets à côté des poubelles, vous risquez une amende de… 1 000 dollars singapouriens. Soit l’équivalent de Rs 26 000. Alors qu’à Maurice, l’amende varie entre Rs 500 et Rs 10 000. Et, il semblerait que la méthode singapourienne porte ses fruits. Il n’y a qu’à voir la propreté qui y règne comparativement aux terrains en friche ou les poubelles et drains qui débordent chez nous. Avis également aux mâcheurs de chewing-gum : cette activité est totalement bannie à Singapour !

Et la liste des amendes s’étendrait presqu’à perte de vue. Voici d’autres exemples :

·        Uriner dans les ascenseurs: $500 (RS 13 000)

·        Pêcher : $250 (Rs 6 500)

·        Nourrir les singes : $250 (Rs 6 500)

·        Fumer en public : $1000 (Rs 26 000)

·        Capturer des oiseaux : $500 (Rs 13 000)

·        Cracher en public : $1000 (Rs 26 000)

Embouteillages

Maurice : Plus de voitures = plus de jurons

Singapour : Plus de voitures = moins d’argent

Qui n’a jamais perdu patience dans un embouteillage monstre à Port-Louis ou encore au rond-point de La Louise, à Quatre-Bornes ? Si depuis des années chaque gouvernement s’attelle à trouver une solution à ce problème, au pays à l’emblème du Merlion, la solution est toute trouvée : faire payer les automobilistes à des endroits de forte affluence aux heures de pointe. Le gouvernement singapourien a en effet établi une carte des endroits sujets à ce fléau qu’est le trafic monstre et y a fait installer des caméras avec flash, un peu comme nos speed cameras. Le nom de ce système : l’Electronic Road Pricing (ERP) et, à 2014, Singapour en comptait 77. Le concept est simple : plus il y a de voitures, plus les automobilistes paient. Les tarifs sont affichés sur un écran à l’ endroit même où se trouvent les appareils ERP. Pour éviter de se ruiner, il suffit donc de se réveiller plus tôt ou d’emprunter d’autres voies moins encombrées.

Construction

Maurice : Construire près d’un cimetière = movézer

Singapour : Construire près d’un cimetière = bénédiction

Si chez nous construire près d’un cimetière rime avec longanist, movézer ou encore trouv diab et autres nam, à Singapour, c’est tout le contraire. «Chez nous, en raison de nos traditions, les terrains qui abritaient d’anciens cimetières sont très recherchés», explique le guide touristique Nicholas Tan. Notre interlocuteur va même plus loin. «Si des acheteurs potentiels savent qu’un terrain à vendre se trouve sur un ancien cimetière, le prix dudit terrain grimpe en flèche !»

La raison : pour les Singapouriens, construire sur un cimetière leur garantirait la bénédiction des ancêtres. Mais pas question de construire sur un terrain qui abritait un lieu de culte. «Là, les démons et les dieux s’affrontent. Et si vous construisez un immeuble, les démons risquent d’y entrer», prévient le guide touristique.

D’autre part, les autorités singapouriennes semblent avoir trouvé la solution pour régler les problèmes de logement. Pour cela, ils se sont creusé les méninges et ont décidé de creuser le sol, qui abritera des maisons souterraines. Cela peut sembler inimaginable pour les claustrophobes ou pour les Mauriciens qui affectionnent particulièrement maison et jardin. Mais cette éventualité est à l’étude là-bas, avec le nombre d’habitants qui devrait passer à 6 millions en 2020 et à 6,9 millions en 2030.

Devrait-on en prendre de la graine ?