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Commission d’enquête sur la drogue : Paul Lam Shang Leen veut tout stopper

26 mars 2016, 21:16

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Commission d’enquête sur la drogue : Paul Lam Shang Leen veut tout stopper

Six mois après le début des travaux de la commission d’enquête sur la drogue, Paul Lam Shang Leen, son président, veut tout arrêter. La raison : on ne lui a livré aucun nom de présumés trafiquants de drogue. Et surtout, les Organisations non gouvernementales (ONG) ne lui ont rien donné, disant que ce n’est pas leur rôle de le faire. D’où le désir de l’ancien juge de jeter l’éponge. Mais le salut peut venir d’Ally Lazer.

En effet, le travailleur social lance un appel à Paul Lam Shang Leen, lui demandant de continuer. «Cela fait 30 ans que je dénonce des trafiquants de drogue. Je vais déposer le 18 avril prochain et il (NdlR, Paul Lam Shang Leen) aura sa liste de noms et aussi des détails. Les trafiquants n’ont qu’à bien se tenir», confie Ally Lazer.

Mercredi, lors de la session réservée aux acteurs de la société civile, le président de la commission d’enquête voulait des noms de trafiquants. Ceci afin de remplir la tâche confiée par le présent gouvernement, 30 ans après la fameuse commission sur la drogue présidée par sir Maurice Rault. (NdlR, commission qui avait reçu des noms de trafiquants, dont certains furent entendus par la suite). Les termes de référence de la commission d’enquête sont de venir à bout du trafic de drogue, à travers des recommandations. Mais avec aucune dénonciation, la commission se voit contrainte à ne travailler que sur les causes et la prévention.

EXASPÉRATION

L’attitude de Paul Lam Shang Leen envers les ONG exaspère ces dernières. Danny Philippe, coordonnateur de Leadership, Empowerment, Action for Development (LEAD), explique que dénoncer les caïds ne fait pas partie de son mandat. «Lorsque j’ai déposé le 23 février dernier, l’ancien juge a fait remarquer que les ONG ne dénonçaient pas les trafiquants. J’ai répliqué que la dénonciation n’est pas de notre ressort, plutôt de celle de la police, avec la brigade antidrogue. Il voulait savoir si les jeunes que nous encadrons n’ont pas les noms de ceux auprès desquels ils s’approvisionnent. Ce n’est pas notre rôle», soutient le coordonnateur de LEAD.

Selon Nicolas Ritter, directeur exécutif de Prévention, Information et Lutte contre le SIDA (PILS), le rôle des ONG ne se situe pas dans la dénonciation. «Flinguer les ONG est contre productif. Pourquoi le président de la commission d’enquête n’a-t-il pas fait de coup de sang envers l’ADSU, les avocats et le système judiciaire ? C’est-à-dire tous ceux qui connaissent la situation de la drogue et des trafiquants mieux que nous», affirme le directeur de PILS.