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Attentats de Bruxelles: deux frères liés aux attaques de Paris mis en cause

23 mars 2016, 16:26

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Attentats de Bruxelles: deux frères liés aux attaques de Paris mis en cause

Deux frères soupçonnés d'avoir perpétré les attentats de Bruxelles sont liés aux commandos des attaques du 13 novembre à Paris, affirmaient mercredi les médias belges, au premier jour de deuil en hommage à la trentaine de morts et aux plus de 250 blessés. 

Vingt-quatre heures après les attentats revendiqués par l'organisation Etat islamique qui ont frappé mardi matin l'aéroport de Bruxelles puis la station de métro de Maelbeek en plein quartier européen, plusieurs médias belges affirmaient que deux des auteurs de ces attentats étaient les frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui, recherchés pour leurs liens avec les attentats du 13 novembre à Paris.

Selon ces informations, Ibrahim El Bakraoui se serait fait exploser à l'aéroport. 

Il aurait été identifié grâce à une image des caméras de vidéosurveillance diffusée mardi par la police. Elle montre trois hommes poussant des chariots à bagages, peu de temps avant les deux explosions qui ont éventré le hall des départs. Des appels à témoins ont été diffusés pour les trois individus.

Son frère Khalid est lui soupçonné d'être «le kamikaze qui a perpétré le carnage dans le métro à hauteur de la station Maelbeek», a indiqué la RTBF, revenant ainsi sur de précédentes informations pour reprendre la version de la télévision publique flamande VRT et du journal flamand De Standaard.

Les frères El Bakraoui, connus des services de police pour des vols avec violences et braquages, ont été mentionnés par les médias belges en lien avec la traque du suspect-clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, capturé vendredi dans la commune de Molenbeek après quatre mois de cavale. 

Khalid El Bakraoui aurait loué sous un faux nom une planque à Charleroi d'où sont partis une partie des commandos du 13 novembre, et un appartement de la commune bruxellloise de Forest, où une perquisition de routine le 15 mars avait permis de retrouver la trace d'Abdeslam.

Quant au troisième homme figurant sur les images de vidéosurveillance, il était toujours «activement recherché» par les enqueteurs. 

Certains médias belges ont affirmé qu'il pourrait s'agir de Najim Laachraoui, un complice présumé de Salah Abdeslam, et qu'il aurait même été arrêté mercredi matin, avant de se rétracter.

Photo non datée fournie par la police fédérale de Najim Laachraoui.

Plus de 40 nationalités

Une conférence de presse du parquet était attendue vers 13H00 (12H00 GMT).

Si la participation des frères El Bakraoui était confirmée, elle établirait un lien direct entre le réseau à l'origine des attentats de Paris (130 morts) et ceux de mardi à Bruxelles, les plus meurtriers jamais commis dans la capitale belge et européenne.   

Elle viendrait également renforcer les craintes sur la capacité des réseaux jihadistes belges à continuer à mener des attentats sanglants malgré le renforcement des mesures de sécurité à travers l'Europe et la pression policière qui s'est considérablement renforcée depuis les attentats de Paris.

«Devait-on rétablir le niveau 4 (niveau d'alerte maximale) de la menace après l'arrestation de Salah Abdeslam ? N'avait-on pas de renseignement pour prévenir de l'imminence de cette menace ?» s'interrogeait mercredi dans une édition spéciale le quotidien francophone Le Soir, en s'inquiétant des «éventuels complices» des auteurs des attentats de mardi qui pourraient sévir à nouveau.

Aucun bilan définitif des attentats n'était disponible mercredi matin. Le ministère de la Santé a fait état de 31 morts -- dont 11 à l'aéroport - et 260 blessés. La porte-parole de l'aéroport, citée par l'agence Belga, a elle cité un bilan d'au moins 15 tués à l'aéroport.

Dans cette ville cosmopolite, «probablement plus de 40 nationalités» ont été touchées, selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. Une Péruvienne est décédée, et huit Français, deux Britanniques et trois Américains ont été blessés.  

Une délégation du FBI et de la police de New-York devait se rendre à Bruxelles. Le département d'Etat a mis en garde les ressortissants américains contre les "risques potentiels s'ils veulent voyager vers et à travers l'Europe".

Alors que débutaient trois journées de deuil national, une minute de silence a été observée en différents points de la capitale belge à midi, comme au rond-point Schuman, au coeur du quartier européen, en présence du couple royal, Philippe et Mathilde, et du Premier ministre Charles Michel.

Plusieurs milliers de personnes ont marqué un temps d'arrêt dans le centre-ville et notamment place de la Bourse, devenue le site emblématique de recueillement et d'hommage aux victimes.  

«Hier soir, je suis venue poser une bougie et je repasse ce matin par solidarité avec les victimes et leurs familles. C'est important de se retrouver ici avec d'autres gens, c'est chaleureux. On pensait que ça ne pouvait arriver qu'ailleurs et non, c'est là, tout prêt, c'est dégueulasse», a indiqué à l'AFP Latifa Charaf, 50 ans, enseignante à Bruxelles.

«Surréalisme belge»

L'aéroport de la capitale restera fermé encore au moins jeudi. 

Plusieurs stations de métro ont rouvert sous la surveillance de soldats mais étaient beaucoup moins fréquentées que d'habitude. 

«Je prends le métro, peu importe ce qui arrivera, je ne vais pas abandonner mon mode de vie pour un connard qui se fait exploser», déclarait un jeune employé prénommé Vasco, arrivé en train depuis Enghien à 30 kilomètres de Bruxelles. «Dans le train, il y avait des gens qui blaguaient sur ce qui s'est passé hier. C'est le surréalisme belge, ça ne mourra pas», sourit-il.

La presse belge se faisait l'écho d'informations non confirmées sur le modus operandi du commando de l'aéroport. 

Selon plusieurs médias, c'est le chauffeur de taxi qui avait emmené les trois hommes à l'aéroport qui a contacté la police. 

C'est lui qui «a conduit les enquêteurs à l'adresse où il avait pris les trois hommes en charge le matin», et c'est dans cette maison que «la police a ensuite découvert un engin explosif contenant des clous, un drapeau de l'EI et des armes», selon Het Laatste Nieuws. La découverte du drapeau et de l'engin avait été annoncée par les autorités belges mardi soir.