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Cours dans d’autres institutions: chercherait-on à protéger les trois lecturers de l’UoM ?

23 mars 2016, 09:10

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Cours dans d’autres institutions: chercherait-on à protéger les trois lecturers de l’UoM ?

La décision a été approuvée par le Staff Committee de l’université de Maurice (UoM). Et jeudi, la motion d’abandonner le paiement de 33 % de la somme perçue par des chargés de cours qui travaillent aussi dans d’autres institutions d’enseignement supérieur sera présentée au conseil d’administration et débattue.

D’ores et déjà, on s’interroge sur cette décision sur le campus. Pourquoi choisir de venir de l’avant avec cette politique maintenant, alors qu’une enquête a été ouverte par l’Independent Commission against Commission (ICAC) sur trois lecturers qui ont travaillé dans une autre université sans verser le moindre centime à l’UoM ? Souhaiterait-on faciliter les choses pour ces trois personnes ?

Si cette motion est ratifiée par le conseil d’administration de l’UoM, les lecturers seront également autorisés à dispenser jusqu’à 90 heures de cours par an dans d’autres institutions sans payer l’UoM.

«Cela fait des années que cette pratique existe mais ce n’est que maintenant que la nouvelle politique est mise à jour», souligne-t-on dansles milieux concernés. Etd’ajouter que le non paiementdes 33 % pourraitquelque peu «affaiblir»l’enquête de l’ICAC. «Si les enseignants n’ont rien à payer, que va-t-on leur reprocher alors», se demande-t-on.

 

Performance des lecturers

 

Par ailleurs, deux des trois chargés de cours concernés par l’enquête de l’ICAC sont membres exécutifs de l’University of Mauritius Academic Staff Union (UMASU). Et le syndicat a participé activement aux négociations avec la direction en vue d’établir la nouvelle politique. Ce que confirme Kavi Khedo, président de l’UMASU.

Il souligne cependant que les parties prenantes travaillent sur la nouvelle politique depuis au moins un an. «Plusieurs de nos membres sont d’avis que la politique actuelle est discriminatoire. Dans d’autres universités, les chargés de cours se trouvant dans la même situation ne sont pas obligés de contribuer.». Et d’ajouter que l’autorisation de travailler ailleurs, selon la nouvelle politique, devrait aussi dépendre de la performance des lecturers.

Quid des deux membres exécutifs dans tout cela ? Kavi Khedo se défend. «Nous avons une pétition signée par plusieurs de nos membres», ditil. Les deux membres ne se sont pas manifestés, ajoutet-il. Et de préciser qu’il ne faut pas faire l’amalgame avec l’enquête de l’ICAC car la nouvelle politique devrait uniquement concerner le «futur», soit à partir de 2016. «La nouvelle politique ne s’applique pas à ces enseignants qui ont déjà travaillé dans le passé, donc elle ne peut affaiblir l’enquête de l’ICAC», indique-t-il.

La direction de l’UoM abonde dans le même sens. «Les enseignants qui travaillent déjà dans d’autres établissements seront probablement régularisés. On ne sait pas encore s’ils devront payer ce qu’ils doivent à l’UoM. Nous ne tentons, en aucun cas, de protéger les trois enseignants », explique-t-elle.