Publicité

Violence chez les enfants: pourquoi?

19 mars 2016, 15:29

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Violence chez les enfants: pourquoi?

La question : qu’est-ce qui fait que les enfants deviennent agressifs ? Des psychologues et des officiers du Rehabilitation Youth Centre (RYC) ont participé à une demi-journée de réflexion, le vendredi 18 mars. L’événement a été organisé par le bureau de l’Ombudsperson for Children dans le sillage des récentes mutineries au RYC des filles.

Selon le psychologue Vijay Ramanjooloo, la violence doit être vue comme le symptôme d’une souffrance. «On a du mal à reconnaître la souffrance psychologique. Pour comprendre pourquoi un enfant agit de la sorte, il faut comprendre son histoire», a-t-il indiqué.

Christiane Fok Tong a, pour sa part, expliqué que l’enfant qui fait preuve d’agressivité vise en fait la figure d’autorité et non les officiers eux-mêmes. «Ils ne connaissent les officiers que depuis quelques jours. Leur comportement est le reflet de choses qui se sont accumulées.» Et d’ajouter: «Bien souvent, l’enfant qui arrive au RYC a changé quatre ou cinq fois de foyer. Ce n’est pas facile de le recadrer quand il y a de nouvelles figures d’autorité. Ensuite, au-delà du traumatisme infantile, il y a la crise d’adolescence.» Pour la psychologue, il est important d’avoir un projet individualisé pour ces enfants.

Système de récompense

«Il leur faut du temps pour apprendre à faire confiance. Mettons-nous à leur place…» a, elle, déclaré Virginie Corsini-Bissessur. «Ils doivent se demander pourquoi ils ne peuvent avoir une famille comme celles que l’on voit à la télé.» La psychologue préconise un système de récompense et un projet commun officier-enfant. «S’il n’y a que la punition, l’enfant se dira qu’il n’a aucune valeur aux yeux de l’adulte. Cela ne coûte pas grand-chose, dix secondes pour dire un enfant qu’on a apprécié qu’il nous dise bonjour.»

Dans la foulée, elle devait déplorer le manque d’activités. «Ce qu’on leur propose n’est pas suffisant.»

A Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, de préciser que «l’emprisonnement est le dernier recours selon les conventions internationales». Il faudrait, selon elle, voir ce qui se fait à l’étranger. «On pourrait voir ce qui se fait à La Réunion par exemple, même si ce n’est pas une situation parfaite. On pourrait organiser un échange.»