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Malgré un Protection Order: «Menacée et harcelée» par ses fils toxicomanes

19 mars 2016, 10:48

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Malgré un Protection Order: «Menacée et harcelée» par ses fils toxicomanes

Malini* est à bout de forces. Tous les jours, cette mère de trois enfants avoue qu’elle doit impérativement trouver Rs 600 pour que deux de ses fils, des toxicomanes, se procurent leur dose quotidienne. Ils lui mènent la vie dure depuis un an, révèle-t-elle. Pourtant, elle s’était munie d’un Protection Order contre eux.

Mardi matin, Ludovic*, son aîné, âgé d’une vingtaine d’années, a été arrêté après qu’elle a porté plainte contre lui. Il a été traduit en cour avant d’être relâché sous caution. «Il est retourné à la maison dans l’après-midi. Là, il a commencé à me harceler afin que je lui remette de l’argent pour qu’il se procure sa dose de drogue», confie cette femme de 53 ans, le regard dans le vide.

Son calvaire commence en 2010, soit deux ans après la mort de son époux. Cette boutiquière tombe des nues en apprenant que son benjamin, Ashley*, âgé alors de 15 ans, se drogue. Elle enclenche des démarches pour qu’il soit placé dans un centre dédié aux enfants à problèmes. «À sa sortie trois ans après, tout laissait présager qu’il n’allait plus toucher à la drogue. Malheureusement, il a rechuté un mois après», lâche cette habitante d’un faubourg de la capitale.

«Tou lé gramatin, si-zer, enn labitid sa. Lédan pankor brosé, zot kot baro, zot pé rod larzan. Kot pou gagn kas pou donn zot ? Kan dir zot péna, zot komans zouré ek lager.»

«Lorsque j’ai appris que mon aîné avait aussi pris goût à la drogue, j’ai senti que le ciel m’était tombé sur la tête. Koup mwa péna disan», relate Malini. C’est à ce moment-là que ses deux fils commencent à la harceler chaque matin pour avoir de l’argent.

«Tou lé gramatin, si-zer, enn labitid sa. Lédan pankor brosé, zot kot baro, zot pé rod larzan. Laboutik mem pankor koumans roulé sa ler la. Kot pou gagn kas pou donn zot ? Kan dir zot péna, zot komans zouré ek lager», pleure-t-elle. Les jours passent et se ressemblent pour cette boutiquière. Elle essaye de leur faire suivre une cure de désintoxication, mais rien n’y fait. «Ils manquent de volonté.»

À l’intérieur de sa maison, construite par son défunt époux, Malini n’a que quelques meubles. Pour cause : ses fils ont balayé tout ce qu’ils pouvaient sur leur passage. «Bijoux, vaisselle, draps, bonbonnes de gaz… Tout ce qui rapporte de l’argent», déplore-t-elle. Elle aurait, à maintes reprises, alerté la police. Mais jusqu’ici, dit-elle, aucune sanction sévère n’a été prise contre ses fils.

Cela, même lorsque Ludovic avait agressé son frère cadet alors que ce dernier s’était interposé entre lui et leur mère durant une bagarre. «Ludovic l’avait blessé avec un couteau. Il avait été arrêté et relâché le lendemain contre une caution de Rs 3 500», relate-t-elle.

«Mon époux et moi avons fait de notre mieux pour qu’ils aient une vie bien. Mais ils ont fait un mauvais choix. Tout ce que je demande, c’est qu’ils se remettent dans le droit chemin ou qu’ils me laissent en paix.»

 * Prénoms modifiés