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Martin Combrinck: «La thérapie du rire aide à accroître l’intelligence émotionnelle»

14 mars 2016, 08:00

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Martin Combrinck: «La thérapie du rire aide à accroître l’intelligence émotionnelle»

Détenteur d’un doctorat en thérapie du rire, Martin Combrinck a animé, le lundi 14 mars, à la demande de la direction de l’hôtel Heritage Resorts, une séance de thérapie du rire avec 150 enfants de l’école primaire de Bel-Ombre. Rencontre avec cet ancien journaliste qui a changé de cap.

Depuis quand exercez-vous la thérapie du rire ?

J’ai obtenu un doctorat en thérapie du rire l’an dernier. À la base, j’étais un journaliste vivant à quelques kilomètres de Cape Town, en Afrique du Sud, et qui couvrait des reportages de guerre. C’était intense, passionnant mais stressant. Lorsque j’ai senti que l’épuisement (burn out) me guettait, j’ai tout quitté et j’ai fait du yoga.

Je suis devenu professeur de yoga en 1998. Mais je voulais aller plus loin dans la médecine alternative et récemment, j’ai opté pour la thérapie du rire. Depuis l’obtention de mon doctorat en la matière, j’ai développé un programme appelé le SMILE Program dont les lettres signifient gestion du stress, attention consciente, imagination, rire et environnement. Ce programme comprend six sessions de 30 minutes à une heure et englobe des exercices de yoga et la thérapie du rire. Dans le cadre de mes recherches pour ma thèse de doctorat, j’ai travaillé avec 14 enfants d’une classe d’école primaire en Afrique du Sud. Depuis, j’offre mon SMILE Program aux enfants de tous âges, aux adolescents et aux entreprises.

Qu’apporte cette thérapie ?

Je considère que cette thérapie accroît l’intelligence émotionnelle que je définis comme tout ce qui fait qu’une personne se sente bien dans sa peau, plus forte, meilleure, heureuse.

Quel a été le résultat de l’application de votre programme auprès des enfants que vous avez encadrés?

Ces 14 enfants étaient issus de milieux très différents mais la plupart étaient des enfants à problème. J’ai commencé par établir leur profil psychologique avant d’animer six sessions de SMILE Program avec eux. Et au final, j’ai refait une évaluation psychologique des enfants. J’ai obtenu des résultats incroyables avec mon programme. L’intelligence émotionnelle de ces enfants a augmenté par 34%.

Au début, lorsque je leur demandais de fermer les yeux, ils ne pouvaient le faire car ils avaient peur de moi. Après tout, ils ne me connaissaient pas. Lorsque je leur ai demandé d’imaginer un havre de paix où ils pourraient trouver refuge en cas de besoin, ils en étaient incapables. Au cours de la troisième séance, tous arrivaient à s’allonger par terre en ma présence et même à s’endormir. Un garçonnet de sept ans, qui ne s’exprimait pas du tout et dont on disait qu’il faisait du mutisme sélectif, s’est mis à poser des questions, à parler et même à lire à haute voix au cours du programme. Les instituteurs étaient agréablement surpris.

 Six séances, est-ce assez pour transformer ces enfants qui ont subi un traumatisme?

Je n’ai pu en faire que six mais je leur ai donné les outils qu’ils doivent utiliser eux-mêmes. Je dois dire que, six mois plus tard, je suis retourné dans cette école et les instituteurs m’ont dit que les enfants continuaient à mettre en pratique ce que je leur avais enseigné. C’est un processus continu. Et je crois que le yoga rend la thérapie du rire encore plus efficace.

Comment rire sur commande ?

Au début, j’invite les gens à se forcer à rire, c’est vrai. Mais à un moment donné, c’est le rire véritable qui émane d’eux. Je suis là pour inciter le rire insouciant, que nous avions lorsque nous étions enfants, à émerger. Les hommes ne se laissent pas facilement aller, surtout lorsqu’ils sont au travail. Mais lors de mes séances, je leur apprends à trouver quelque chose de comique dans n’importe quelle situation afin qu’ils conservent l’habitude de rire. La thérapie du rire est un succès dans le monde entier.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris depuis que vous pratiquez la thérapie du rire?

Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir des enfants de communautés différentes avoir confiance en moi et m’accepter. Au début, même entre eux, ils se chahutaient, se bousculaient méchamment. À la fin du programme, il y avait un esprit de camaraderie entre eux, voire une solidarité.