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Sept adolescentes menacent de mettre le feu au RYC

10 mars 2016, 09:50

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Sept adolescentes menacent de mettre le feu au RYC

Il a fallu l’intervention de la Prison Security Squad, le responsable du Correctional Youth Centre et des policiers affectés à Barkly pour calmer les esprits échauffés au Rehabilitation Youth Centre (RYC) pour filles, à Beau-Bassin lundi soir. Sept adolescentes qui semaient le désordre ont menacé de mettre le feu au bâtiment si les autorités essayaient d’entrer dans la pièce où elles se trouvaient. Elles avaient enfilé les vêtements des officiers avec l’idée de s’enfuir.

Ce n’est que vers 21 h 15 que les officiers sont parvenus à les faire sortir du vestiaire pour regagner leurs chambres respectives. Ce, alors qu’elles doivent d’ordinaire regagner leur chambre à 19 heures. Elles ont endommagé les propriétés du centre ainsi que les affaires personnelles des officiers. 

«Il faut tout revoir»

Après la tentative de fuite de ces sept pensionnaires, la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, est d’avis qu’«il faut tout revoir». Une opinion que partage l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, qui a accompagné la ministre lors d’une visite, mardi. Celle-ci a même indiqué que son bureau a ouvert une enquête.

«C’est tout le système qui doit changer», a-t-elle lancé. Ce qui fait réagir les officiers du centre, qui affirment que les autorités écoutent surtout les pensionnaires, mais pas leurs doléances à eux. Ils disent craindre pour leur sécurité.

«En tant qu’Ombudsperson for Children, forcément je vais écouter les enfants en premier quand il y a de tels problèmes. Mais on sait discerner. Les relations conflictuelles entre les officiers et ces jeunes gens sont palpables», réplique Rita Venkatasamy. Et d’ajouter : «Quand il y a des actes de violence de la sorte, c’est qu’il y a une grande frustration. Il faut prendre le problème à la racine. La situation est urgente.»

L’Ombudsperson for Children indique que lors de sa rencontre avec ces jeunes filles, ces dernières ont exprimé leur frustration. «Elles ont fait mention de leur thé qui n’est pas suffisamment sucré ou de leur nourriture qui n’est pas assez salée. Ou encore qu’elles ne bénéficient pas de sorties», partage Rita Venkatasawmy. D’où les mesures immédiates prises par le ministère de la Sécurité sociale.

«On va améliorer les infrastructures. Une nouvelle pompe au coût de Rs 100 000 sera installée afin que les pensionnaires puissent bénéficier de l’eau potable. Leur menu sera également revu», précise Fazila Daureeawoo. «Je ne suis pas satisfaite de la façon dont la réhabilitation se fait», a-t-elle fait comprendre. «On les interne et on s’attend qu’elles deviennent de bonnes citoyennes. Les RYC Regulations datant de 1936 ont fait leur temps. Il nous faut une vraie réhabilitation. Mais pour cela, il faut attendre que les Juvenile Justice Bill et Children’s Bill soient prêts.»

Les filles privées de sorties

Selon nos recoupements, la plupart des pensionnaires seraient issues de familles brisées. Elles s’exprimeraient beaucoup à travers la violence verbale ou physique. Ce qui leur vaut des punitions. Par exemple, on les prive de sorties. «Mais cela n’a aucun effet sur elles. Et elles récidivent», apprend-on de sources bien informées.

Les pensionnaires se montreraient aussi peu intéressées par les études. Selon nos sources, parfois, même leurs proches se plaignent d’elles lorsqu’elles se rendent chez elles chaque deux mois pour passer le week-end. «Parfois, ils ne viennent même pas les chercher», confie-t-on.