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Craignant d'être déportés: les Bangladais de Ji Yun au ministère du Travail

8 mars 2016, 08:09

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Craignant d'être déportés: les Bangladais de Ji Yun au ministère du Travail

 

Débrayage. Plus de 100 Bangladais de l’usine Ji Yun Knits de Goodlands sont attendus devant la Victoria House, siège du ministère du Travail, le mardi 8 mars. Ils protestent contre leurs nouvelles conditions de travail de même que les horaires qui ont changé. Certains d’entre eux craignent d’être déportés, suite au mouvement de grève entamé depuis vendredi dernier.

Depuis cette période, l’usine qui les embauche n’est plus opérationnelle, soutient Faizal Ally Beegun, président de la Textile Manufacturing and Allied Workers Union. «Li pé dir zot adapté san donn zot enn ou dé semenn adaptasion avek bann nouvo orer, bann nouvo kondision travay», explique le syndicaliste.

Selon lui, ce sont des «excuses» qu’a trouvé la direction de l’usine car elle n’a plus de commande. Il invite ainsi le ministère du Travail à vérifier les carnets de commande de toutes les usines qui emploient des travailleurs étrangers. «Eski so karné komann plin ?» se demande-t-il. Autre question qui tourmente le syndicaliste, c’est le nombre élevé de travailleurs étrangers à l’usine alors qu’environ quinze Mauriciens y travaillent.

Nous avons tenté d’avoir une réaction de la direction de l’usine Ji Yun Knits au moment de la rédaction de cet article, en vain. Rappelons que cette usine avait déjà défrayé la chronique le 14 janvier dernier quand ses employés bangladais avaient protesté contre l’éventuelle déportation de quatre des leurs.

Pour Faizal Ally Beegun c’est une situation de trop. Dans la même veine, il aura une rencontre mardi matin au Bureau du Premier ministre et avec le Congress of Independent Trade Unions pour discuter du cas de la Compagnie Mauricienne de Textile, des travailleurs étrangers et du chômage.

Menace sur les locaux

Les travailleurs étrangers ne sont pas les seuls à faire face à des problèmes au sein de leurs usines. Les Mauriciens sont également menacés de licenciements. Selon la syndicaliste Jane Ragoo, c’est un «prétexte de certains employeurs de licencier des gens sans les payer». Plusieurs usines se sont retrouvées dans cette situation. La semaine dernière, Marroon Textile a affirmé avoir des soucis financiers et ne pas pouvoir payer ses 100 employés. Autre exemple, la compagnie Super Construction qui se trouve sous administration judiciaire à cause d’un problème de financement, et qui emploie 1000 personnes.