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Géraldine Neubert: «Nous sommes prêts à monter la campagne électorale d’un parti politique»

8 mars 2016, 07:39

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Géraldine Neubert: «Nous sommes prêts à monter la campagne électorale d’un parti politique»

 

Dans le cadre de la Journée internationale de la femme, l’express a rencontré Géraldine Neubert, la directrice générale de la plus vieille agence de pub du pays, Maurice Publicité Ogilvy & Mather. Comment évolue-t-elle dans ce secteur très compétitif?

Après plus d’une vingtaine d’années au sein de Maurice Publicité, vous  avez été nommée directrice générale le 1er janvier…

Je suis flattée de la confiance placée en moi par le conseil d’administration mais en même temps, je mesure la responsabilité qui repose sur mes épaules, celle d’être à la tête de la plus vieille agence de pub du pays. C’est un challenge que j’espère pouvoir relever. Maurice Publicité n’est pas une nouvelle aventure pour moi. C’est une maison que je connais depuis 1995 et où ma mère a travaillé pendant de nombreuses années comme directrice financière.

C’est une récompense pour vous ?

 Tout à fait. J’ai débuté ma carrière à Maurice Publicité en 1995, comme Accounts Manager, après cinq ans d’études en langues appliquées et en commerce international. Après huit ans, j’ai été promue Accounts Director ; j’avais la responsabilité de gérer un portefeuille de clients. Il y a trois ans, j’ai été nommée directrice générale adjointe. Depuis, suivant la décision de Jean Jacques de Robillard de tirer sa révérence et de prendre sa retraite, j’ai pris officiellement les commandes de l’agence en début d’année.

Dans quelle mesure votre style de gestion différera de celui de votre prédécesseur ?

Chacun a son style. Mais dans bien des domaines, ce sera la continuité. Je pense particulièrement à la bonne gestion financière de l’agence ; dans les types de services proposés et qu’il faudra sans cesse améliorer ; ou encore dans la nécessité d’être à l’écoute de nos clients pour mieux répondre à leurs attentes.

Y aura-t-il un changement dans le style ?

Sans doute. Mon approche quant à la gestion de la cuisine de l’agence sera peut-être différente de celle de Jean-Jacques de Robillard. Je suis quelqu’un de très ouvert, de très outgoing. J’aime être proche de mon équipe, être là où tout se passe. C’est pour cette raison que je n’ai pas souhaité le bureau d’en haut de l’ancien Managing Director. Il est important que je sois à côté de mon équipe de créateurs et que je puisse «brainstorm» avec eux quand cela est nécessaire.

Différent aussi dans la manière dont je vois l’évolution de l’équipe. Les réalités du marché impliquent une compétition rude à laquelle les agences sont appelées à faire face.Aujourd’hui, ce que propose une agence en termes de services est beaucoup plus diversifié et dépasse l’offre traditionnelle liée à la pub. À Maurice Publicité, nous nous sommes engagés dans une diversification de notre portefeuille de services. Nous avons renforcé notre équipe et apporté de nouvelles compétences pour soutenir notre palette de services qui comprend, aujourd’hui, l’événementiel, les relations publiques ou encore le numérique. Et ce, en rachetant des parts importantes dans Tryangle, qui fait également partie du groupe.

Quel segment d’activité rapporte financièrement le plus à la compagnie ?

La pub traditionnelle contribue à notre chiffre d’affaires à plus de 50%. En 2015, celui-ci s’élevait à Rs 120 millions. Ce qui fait de Maurice Publicité la deuxième agence brassant le plus gros chiffre d’affaires à Maurice.

Depuis janvier 2016, y a-t-il eu un nouveau départ ?

C’est beaucoup plus un coup d’accélérateur à nos services pour mieux motiver notre équipe face aux nouveaux défis.

 C’est aussi une phase de consolidation pour l’agence ?

Certainement. Nous consolidons nos assises pour mieux voir l’avenir avec sérénité. Mais aussi pour continuer à innover afin de donner satisfaction à nos clients. Nous avons des clients qui nous sont fidèles depuis des années, comme IBL depuis 44 ans, ou encore Winner’s, Oeudor et tant d’autres. Aujourd’hui, il y a d’autres qui se sont joints à notre portefeuille comme Kia, Toyota, Mauritius Union ou encore les Jardins de Médine. Vous me demandiez au début ce qui va changer. Le changement viendra dans la manière de voir les choses. La force de Maurice Publicité, c’est son esprit de famille, c’est le travail en équipe avec une intégration réussie de toutes ses compétences.

Avec l’objectif d’être le n° 1 ?

C’est l’ambition de toute compagnie de se classer n° 1. Nous nous employons à réaliser cet objectif en consolidant nos services et en remportant de nouvelles parts de marché. Par ailleurs, il faut dire qu’il y a agence et agence. Officiellement, l’association en compte 16 alors qu’une trentaine sont opérationnelles. Si certaines sont bien structurées, ce n’est pas le cas d’autres. La créativité de ses services est à la base du succès d’une agence. Si Maurice Publicité a pu garder la tête hors de l’eau, c’est surtout grâce à la capacité créatrice de son équipe.

 Comment se présente la compétition dans ce secteur ?

La compétition est féroce. Tout se joue sur la qualité et la créativité des services. De notre côté, nous essayons de proposer des services qui privilégient un bon rapport qualité-prix, qui tient en ligne de compte plusieurs facteurs, dont les dépenses opérationnelles de notre personnel et de nos infrastructures informatiques.

Et l’avenir ?

L’avenir passe par le numérique. À l’époque, quand nous nous y sommes lancés, nous avions un plan de deux ans. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons une bonne longueur d’avance sur nos concurrents. Le numérique offre une interaction avec les clients, ce qui permet de se réajuster suivant l’accueil réservé par le public ciblé face à un nouveau produit ou service.

Est-ce que Maurice Publicité a des ambitions régionales ?

Nous avons une représentation dans la région à travers notre partenaire, Ogilvy & Mather. Du coup, je ne vois pas l’utilité d’aller ouvrir des antennes hors de notre territoire. En revanche, nous allons nous concentrer sur le créneau numérique, notamment par le biais de Tryangle.

 Pendant des décennies, vous avez monté des campagnes publicitaires pour divers secteurs. Maurice Publicité pourrait-elle accepter, à l’avenir, une campagne politique ? 

C’est un créneau que nous n’avons jamais essayé, mais que j’aurais personnellement tenté de faire à l’avenir si une demande se présente. Dans d’autres pays, des publicistes sont recrutés par des partis politiques pour monter leurs campagnes, définir leurs enjeux et préparer leurs slogans. Pourquoi ne pouvons-nous pas le faire à Maurice? Nous en avons les compétences.