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Recherché par la justice internationale, le président soudanais à un sommet de l'OCI en Indonésie

7 mars 2016, 13:49

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Recherché par la justice internationale, le président soudanais à un sommet de l'OCI en Indonésie

Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la justice internationale pour crimes de guerre au Darfour, a assisté lundi à un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI) à Jakarta, l'Indonésie ayant défendu sa décision de l'inviter à cette réunion de pays musulmans.

En marge du sommet centré sur les territoires palestiniens, M. Béchir a brièvement rencontré le président indonésien, Joko Widodo, et la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi.

Depuis 2009, le dirigeant soudanais est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour (ouest du Soudan), qui a fait plus de 300.000 morts.

L'Indonésie n'est pas signataire du traité instituant la CPI.

Un porte-parole du ministre indonésien des Affaires étrangères, Arrmanatha Nasir, a défendu la décision de Jakarta d'accueillir le président soudanais, expliquant que le pays avait pour obligation d'inviter tous les membres de l'OCI.

«Les dirigeants de pays de l'OCI peuvent venir, et nous traitons tous les membres de l'OCI comme des hôtes d'Etat. Nous ne pouvons tout simplement pas choisir qui inviter et qui ne pas inviter», a déclaré à l'AFP le porte-parole.

Interrogé sur les accusations de crimes de guerre visant M. Béchir, le porte-parole a répondu: «nous ne sommes pas membre de la CPI, donc nous ne sommes pas en mesure de lancer les mêmes accusations».

M. Béchir voyage régulièrement dans des pays voisins du Soudan mais rarement aussi loin. En septembre dernier, il s'était rendu en Chine où le président Xi Jinping l'avait accueilli comme un «vieil ami du peuple chinois».

Pékin n'est pas signataire du traité instituant la CPI.

En juin 2015, alors que M. Béchir participait en Afrique du Sud à un sommet de l'Union africaine (UA), un tribunal de Pretoria lui avait interdit de quitter le territoire, dans l'attente d'un jugement définitif. Mais le gouvernement sud-africain avait laissé le président soudanais reprendre son avion depuis une base militaire.